Veaux, vaches, cochons, couvée. Le respect du vivant…

Manger est une exigence, manger de la viande un choix culturel plus qu’une absolue nécessité puisqu’on le sait, une alimentation végétarienne équilibrée est possible, certains disent souhaitable… Cela étant dit, des milliards d’hommes et de femmes, consomment de la viande. Parmi eux, certains se posent de plus en plus souvent des questions sur ce qu’il désormais coutume de qualifier de « bien être animal ». la CIWF met les points sur les i ! » :


- photo (c) PCA -


« Les veaux laitiers sont considérés comme des sous-produits par l’industrie-laitière. Elle essaie de s’en débarrasser en en retirant le maximum de profit possible, peu importe ce qu’ils subissent. Alors qu’ils viennent tout juste de naître, ils sont arrachés à leur mère pour être placés dans des cages individuelles, tandis que d’autres sont exportés sur de longues distances.

Nous vous avons déjà souvent parlé du calvaire des veaux, du calvaire des vaches dont l’industrie laitière ignore tout, réfutant jusqu’à l’attachement naturel qui lie une mère à son petit : dans un élevage laitier, la vache est sélectionnée pour produire. Produire du lait, produire des vaches. Pas des veaux.

Moupi vient de voir le jour et à travers les barreaux, il reçoit sa ration, non du pis chaud de sa mère, mais d’un biberon dosé avec soin pour garder sa viande claire.Des barreaux pour seul horizon quand il vient à peine de naître, parfois les 8 premières semaines de sa vie. A travers ces grilles, Moupi voit de loin les autres veaux, privés comme lui de tendresse, de jeu, du lien complice qui naît dans l’échange avec ses congénères.

Dans cet espace exigu qu’il occupe sur ses petites jambes tremblantes, il ne peut ni courir, ni jouer, ni même s’allonger confortablement. Il ne sent plus l’odeur rassurante de sa mère, seulement le plastique et l’odeur métallique des barreaux qui l’entourent. Ses journées se confondent, rythmées par l’attente et la solitude. Les jeunes femelles suivront la trace de leurs mères et seront exploitées jusqu’à la réforme - entendez, l’abattage. Leurs frères, leurs fils naissent à perte. Et dans ce système implacable, ils vont être transportés, engraissés à moindre coût, abattus à date.

La loi limite aujourd’hui l’utilisation des cages pour les veaux, grâce à CIWF. Au-delà de 8 semaines, Moupi sera donc placé dans un enclos collectif, mais pour une liberté illusoire. L’espace y est restreint, les veaux sont entassés, et ils n’ont pas toujours accès à l’extérieur. Le sol bétonné, souvent recouvert d’une paille souillée, ne ressemble en rien aux prairies verdoyantes dont il ne connaîtra jamais la douceur. L’air est chargé d’ammoniaque, la promiscuité favorise la propagation des maladies. Certains veaux, trop faibles, ne survivent pas à pareil environnement. Tous reçoivent une alimentation volontairement carencée en fer pour que leur chair réponde aux critères imposés par une industrie étanche à la compassion : le consommateur français a depuis longtemps été habitué à de la viande de veau blanche, c’est à dire anémiée.

Et pourtant, Moupi est chanceux : il fera partie des 3 millions de veaux nés en France cette année qui resteront sur le territoire… jusqu’à leur mise à mort. Mais il ne sera pas transporté des jours durant, à peine sevré, à travers l’Europe, dans des bétaillères inadaptées, sur des distances prolongées à l’envie, souffrant de la faim ou de la soif, dans des températures parfois extrêmes, bousculé, maltraité, épuisé pour être engraissé au loin, et vivre encore ce supplice avant d’être abattu.

La France, produisant plus de veaux qu’elle n’en consomme pour avoir des vaches à traire, exporte en effet largement ses veaux. Moupi aura échappé à ce destin, mais combien d’autres Moupi sont condamnés ainsi par cette industrie inexorable qui transforme les animaux en simple rouages, unité de production qu’on torture et qu’on enferme ? »



- photo (c) PCA -