Les clubs de Natation. Pour une approche globale…

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Catégorie Les paradoxales

Pour beaucoup de jeunes, Léon Marchand est devenu une icône et nul doute qu’il va inciter toute une génération à pratiquer la natation sportive. Bien qu’il s’entraîne, à ce point de sa carrière aux USA, il est le fruit d’une politique sportive pyramidale. A la base, beaucoup de pratiquants qui, bien entraînés et dans des conditions favorables, ne manquent pas de dégager une élite, voire de temps en temps un champion d’exception. Dans cette option-là, on peut imaginer des structures associatives ayant une approche globale du sport et du développement personnel.


- sauvetage nautique, Cannes Thales -

Certaines le sont déjà. Le Cercle des Nageurs de Marseille en est un exemple quasi parfait avec ses deux piscines, son club house, sa salle de gym, ses salles de réunion, son restaurant. « Quand on entre petit au club, c’est pour la vie ». En témoignent Henri Vidil, les frères Moine, Annie Vanacker, Alain Mosconi et tant d’autres nageurs ou poloïstes, et peu importe s’il ne sont pas tous sur les podiums, ils participent activement à la vie du Club et contribuent à son succès. A certains moments de leur histoire le CNAntibes (époque Gérard Hugon), le CNParis (époque Jacques Duchemin) et le RC de France ont été d’autres exemples probants. J’ajouterais volontiers la fugace tentative d’Aquanaut, à Mougins, mais c’est une autre histoire.

Cette approche très « famille » est un choix déterminé en grande partie par les structures disponibles, les ressources humaines ainsi qu’avec le concours des autorités politiques, administratives, les appuis d’entreprise privées, et l’émergence d’individualités concernées par le projet et sa pérennisation. Il arrive souvent que des parents de nageurs s’impliquent dans le club pour suivre leurs enfants puis se prennent au jeu et entrent au Conseil d’administration.

D’où l’idée, en partie réalisée par certains clubs, d’une approche globale qui ne soit pas uniquement centrée sur la natation de compétition et réservée à une élite rassemblée-là dans l’unique but de gagner des médailles. Ce qui n’exclue en aucune façon que des sections, placées en haut de la pyramide, existent et prospèrent dans ce seul but. Dans ce club « idéal », il existerait ainsi différentes sections en fonction des créneaux et du personnel compétant disponibles, ainsi que de l’ambition  affichée par les dirigeants ; en commençant avec les Bébé nageurs et, cochant toutes les cases, se développer jusqu’à la section Masters. 

Durant chaque saison, les jeunes du club (loisirs et compétition) pourraient faire l’expérience d’autres pratiques liées à leur sport de base. Un fois par mois par exemple il auraient la chance de découvrir une autre activité et d’en tirer bénéfice. Comme la nage en eau libre, le plongeon, le water-polo, la nage avec palmes et mono-palme, l’apnée, la natation synchronisée, le triathlon, le pentathlon, la nage en eau vive, le surf, la planche à voile, le paddle, le canoë kayak, voire la plongée avec bouteille, le longe côte ou l’aquagym… Il faut évidement tenir compte du fait que presque toutes ces activités présentent des risques de loin supérieurs à la natation sportive en piscine et nécessitent des précautions importantes lors de leur pratique. 

Cet ensemble d’expériences se révélerait utile et susceptible de développer « l’intelligence du corps », « la faculté d’adaptation » et « la maîtrise du stress »… Sans parler d’un enrichissement personnel et du plaisir provoqué par la découverte de terrains de jeu différents. Pour certains, un déclic et la possibilité de prolonger l’expertise acquise dans l’activité natation sportive, voire de changer d’activité, notamment en fin de carrière. Pas forcement un problème pour un club omnisports (natation, triathlon, polo, nage avec palmes..), et splendide opportunité de construire un grand Club famille à qui l’on reste attaché toute sa vie.

Une place toute particulière pourrait être faite au secourisme aquatique et nautique en mer, lac et rivière. Très régulièrement un temps serait consacré lors des séances d’entraînement, à la pratique du sauvetage, le tout complété par l’apprentissage des gestes de secourisme tels qu’ils sont de plus en plus souvent enseignés, notamment dans les écoles, les entreprises et les administrations… Cette pratique pourrait s’étendre bien sûr à d’autres sections comme celle des BBN. En quelques années, on aurait un peu partout des nageurs capables d’intervenir en cas de besoin. Mieux, il pourrait se préparer à passer les diplômes d’État de sports qui nécessitent tous des connaissances reconnus en secourisme : le BEESAN qui permet d’enseigner et le BNSSA de nageur sauveteur ; ces deux diplômes offrant de nombreuses offres d’emplois. Sans forcement vouloir faire carrière, il permet à de nombreux jeunes de trouver un job saisonnier.

- à suivre : la brève existence de l’I.S.C.C. au port Canto et celle
d’Aquanaut, Intercommunalité des Campelières (Le Cannet, Mougins et Mouans Sartoux). 

  • Grasse, 1967, piscine Altitude 500. Initiation aux technique de réanimation avec des nageurs de club. Ici, c’est la méthode Nielsen qui est démontrée. La victime est à plat-ventre, la tête tournée sur le côté et posée sur ses deux mains croisées. Le sauveteur tire les coudes de la victime vers le haut pour faire se gonfler la poitrine puis appuie ses mains à plat au niveau des omoplates pour la comprimer. A l’inverse, dans la méthode Sylvester, la victime était sur les dos et il s’agissait de lui tirer les bras en arrière pour gonfler la cage thoracique. Ces deux méthodes ont été remplacées par le bouche à bouche et le massage cardiaque beaucoup plus efficace.