La délinquance en France : des chiffres contradictoires

L'ordinaire manipulation des études et des sondages.

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Catégorie Les paradoxales

Les chiffres et les sondages sont aux ordres. Aux ordres de ceux qui les manipulent et leur font dire ce qu'ils en attendent. Les chiffres, c'est selon, selon que vous avez intérêt à les minorer ou les magnifier. Les sondages, c'est selon la question. Bien posées ou mal posées si nécessaire, les questions vous donneront la réponse espérée.

Lors d'une manifestation, les Renseignements généraux nous donneront une participation qui, généralement, sera la moitié de celle annoncée par les organisateurs… Pour les sondages, la formulation, comme pour les référendums, est capitale. Plus elle est confuse et plus les chances seront grandes que les sondés s'y perdent en route : c'est parfois le but recherché… pas toujours…

En ce qui concerne la délinquance en France, les services officiels de la police et de la gendarmerie nous fournissent des chiffres. Pour l'Insee et l'Observatoire national de la délinquance, il y en aurait trois fois plus. Il est vrai que les premiers parlent de délits , les seconds de dépôts de plaintes. La différence se trouve dans leur appréciation et donc de leur comptabilité. On devine que la tendance des instances officielles est de minorer les chiffres, ne serait ce que vis à vis du public et de la hiérarchie. Une baisse des chiffres est considérée comme une réussite des actions menées, une augmentation un échec. Pas si simple pourtant car, plus les chiffres sont mauvais, plus on peut prétendre à des rallonges sur le budget…

A propos de ces derniers chiffres, il serait honnête de rappeler que ne sont pas répertoriés les multiples actes d'incivilité qui pourrissent pourtant la vie au quotidien. On sait que, pour de multiples raisons, dont la plupart sont mauvaises, toutes les victimes ne portent pas plainte, loin de là !

Paradoxalement, la même enquête révèle que le sentiment d'insécurité des Français aurait diminué depuis 2004. Mauvaise nouvelle pour les chantres de l'insécurité et pour ceux qui en font leur fond de commerce… Bien que cette tendance ne reflète pas forcément l'impression de ceux que l'on croise et à qui l'ont parle. Est-ce que, dans cette enquête, là aussi, on a pas fait dire aux gens ce qu'on voulait qu'ils disent… à l'insu de leur plein gré ?