Ainsi jusqu’au 16 octobre prochain, l'exposition « Figuration Narrative et Nouveau Réalisme » présentera une sélection de 33 œuvres de Christo, Arman, César, Niki de Saint-Phalle, Sosno, Adami, Erró, Klasen, Monory, Schlosser, Télémaque... Provenant de la collection privée d’Iskandar Safa. Un ensemble exceptionnel par sa rareté et sa diversité. Ils représentent deux grands mouvements de l’avant-garde artistique française des années 1960 et 1970.

L’école de la Figuration narrative est un courant d'expression qui se réfère à une représentation figurée qui veut généralement redonner à la peinture une fonction politique et critique de la société de consommation. Parmi ses sources d'inspiration, la BD, le cinéma, la photographie, la publicité… en fait, l'ensemble des images du quotidien. Les thèmes des œuvres sont rattachés le plus souvent aux scènes de la vie de tous les jours, ainsi qu'aux revendications sociales ou politiques. On les trouvera présentes dans les œuvres exposées de Errô. 

Les peintres de la Figuration narrative rejettent « l’art pour l’art », avec insolence et ironie. Ils se sont ainsi opposés au pop art américain qu'ils jugeaient trop hégémonique, trop formel, indifférent aux luttes politiques de l'époque et pas assez critique de la société de consommation, tout en utilisant certaines expressions formelles similaires.

- Valerio Adami -

Les artistes du Nouveau Réalisme proposent eux de nouvelles approches perceptives du réel. Ils préconisent l’utilisation d’objets prélevés dans la réalité de leur temps, à l’exemple des accumulations de déchets et d’objets manufacturés par Arman ou des emballages de Christo. Comme leur prédécesseurs de la Figuration narrative, leur préoccupation est aussi politique. Elle commence dans les années 50 : « Un courant se dessine qui, sans renier les acquis de la culture et de la technique moderne, nie la primauté des recherches formelles, préconise le retour à la réalité objective et au sujet, et met l’accent sur le contenu social de toute réalité. » 

Un groupe se constitue dans les années 60 autour du critique d'art Pierre Restany à propos d'une exposition à Milan regroupant des œuvres d'Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Jean Tinguely et Jacques Villeglé. Il en avait discuté auparavant avec Klein qui préférait l'expression de « réalisme d'aujourd'hui » et critiquait l'expression « nouveau ». D’autres les rejoindront comme César, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps...

- Sosno -