Le Palm Beach : le projet de la Frantour…

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Dans la foulée de la construction du premier port privé de France, en 1965, la marina du port Canto, l’idée de faire de la Pointe de la Croisette un immense ensemble comprenant un hôtel, des restaurants, un port, une plage, des appartements, des parkings, étaient venus à certains.


Un tel projet ne pouvait pas faire l’unanimité, notamment de la part des résidents de ce quartier résidentiel mais ses promoteurs ne s’en souciaient pas vraiment. Cela n’avait-il pas déjà été le cas avec le port Canto ? Ainsi, il prit forme et des architectes s’y attelèrent le plus sérieusement du monde. Ces quelques hectares étaient merveilleusement placés. La faible profondeur de la mer était un atout d’importance pour les travaux à venir. Quant à la vue imprenable sur le Cap d’Antibes, l’île Sainte Marguerite et son fort, l’Estérel et le haut pays grassois, sans parler du quartier de la Californie et de son observatoire… un argument de vente infaillible.

C’est vers la fin des années 60, que Jean Robert Toutain, alors Pdg du casino du Palm Beach à qui il avait redonné ses lettres de noblesse et en avait fait un établissement prospère, s’attela à la tâche. En publiant dans Nice-Matin et dans l’hebdomadaire (aujourd’hui disparu) Cannes Midi dirigé par M. Mastronni, des images des futures constructions que sa démesure fut une évidence pour une partie du public. Par ailleurs, les succès de Jean Robert Toutain et sa cote de popularité commençaient à gêner sérieusement plusieurs élus qui le voyaient déjà comme un dangereux concurrent lors de prochaines échéances électorales… Au final, la société Frantour fit long feu et le Palm Beach continua quelques années encore sur sa lancée. Mais son âge d’or était fini et s’amorça, dès la fin des années 70, le déclin de ce lieu magique.

D’autres projets prirent forme mais aucun ne put aller jusqu’au bout. Tantôt, ils ne plaisaient pas à la mairie, d’autres fois c’est la puissante association des propriétaires de la Pointe Croisette qui s’y opposait. Jusqu’au dernier qui obtint le feu vert de tous les intervenants. Les travaux sont déjà bien entamés et le nouveau Palm Beach ressemblera davantage à sa version historique qu’à celle du projet Frantour. C’est sans doute mieux ainsi !