Alpes maritimes : le grand zapping électoral, d'est en ouest.

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Les cantonales :

  • En ce qui concerne les élections cantonales les enjeux, comparés à ceux des municipales, paraissent moins importants. Il faut bien l’avouer, il y a encore de nombreux électeurs qui ne savent pas très bien ce qu’est un conseiller général ! Paradoxalement, le nombre de candidats est plus élevé aux cantonales qu’aux municipales. Il est vrai, que nous avons affaire là, à des élections uninominales. Nul besoin d’un suppléant, ni de colistiers, un seul nom suffit. Mais un soutien officiel, ou mieux une investiture, peuvent faire la différence. Cannes en a administré la preuve.
  • Au lendemain du premier tour, on prend acte que Philippe Tabarot est arrivé à séduire 21,68 % des électeurs dans le canton de Cannes-centre, malgré dix concurrents dont le sortant Albert Lopez et un taux d’abstentions de 43,18 %. Il l’emporte nettement au second tour.
  • Sur Cannes-est, c’est la RPR Jacqueline Héricord qui fait jeu égal avec Gilles Cima. Déception pour Gilles Cornut-Gentille qui ne sera pas présent au second tour et qui soutient par ailleurs P. Tabarot. Comme Tiberi à Paris, il paye au prix fort son exclusion du RPR. Le taux d’abstentions est ici de 43,5 %. J.Héricord l’emporte au 2ème tour avec une petite phrase qui ne consolera peut-être pas le président de la république : le RPR a perdu Paris, mais il a gagné à Cannes !
  • A Mougins, Claude Lanza ne fait pas le score espéré malgré le bon souvenir qu’il a laissé lors de sa présidence au Syndicat mixte des Campelières et son bon bilan à la tête du Foyer pour tous des Mimosas. Il laisse donc la place au Dr. Galy.
  • Gilles Cornut-Gentille. Ses 8 % lui avaient donné le choix de soutenir le candidat UDF, G. Cima ou celui du RPR, J. Héricord, au 2ème tour des cantonales. Avec les mêmes promesses venant des partis politiques concernés : une présence au sein des instances et une place éligible pour les régionales. Il a, par ailleurs, la ferme intention de réactiver l’association « Une certaine idée de Cannes » dont il est à l’origine.

Les listes :

  • Si à Cannes, huit listes s’affrontent, à Mouans Sartoux ils ne sont ici que deux à le faire. La dernière fois André Aschiéri était tout seul. Apparemment cet homme de gauche fait peur, même l’extrême droite fait l’impasse sur le sujet et l’électorat de droite, pourtant visible pour les régionales ou les européennes, lui accorde ses voix. Ce qui donne au total un score « dictatorial », l’expression avait été employée par le C.G. de Saint Auban, Pierrette Bellon, de 75 %. Cette dernière bien que réélue maire et bénéficiant du soutien de la plupart des maires des communes de son canton, cède au profit de Thierry Gueguen son poste de conseillère générale.

Le Cannet :

  • On retrouve dans la deuxième moitié de la liste gagnante, Henry Rebuffel et Danièle Desens, anciens colistiers de Pierre Bachelet. Pas très loin, Claude Perez qui n’a souhaité rester à Cannes où il était conseiller municipal à l’instruction publique. Quant à Isabelle De la Clergerie, elle s’était, dans un premier temps, rapprochée de B. Brochand.
  • On note, sur la liste de la gauche plurielle, la présence à la dernière place de Jean-Claude Girone. Il avait été sollicité aux avant dernières élections comme tête de liste. On sait que son frère, André expert-comptable lui aussi, se trouve en deuxième position sur la liste de Bernard Brochand.
  • Me Daniel Béroud, adjoint aux finances, ne fait pas parti de la nouvelle équipe de Madame Tabarot. Il a décliné les propositions du maire qui lui demandait de choisir entre une position d’adjoint et la présidence du Syndicat Mixte des Campelières, mises en compétition avec J.C. Castillo, adjoint aux sports qui, au lendemain des élections, devait démissionner n’ayant pas obtenu la délégation souhaitée. M. Béroud part, déçu mais promet un retour aux affaires. En attendant, il se met en réserve de son parti, Démocratie Libérale.

Mougins :

  • On retrouve, sur la liste de Richard Galy, un Duhalde. Il s’agit de Françoise Azoulay, biologiste, qui est la fille du maire sortant. Une façon sans doute de garder par procuration, un pied dans la place. Autre partant en position éligible, Bernard Alfonsi, traditionnel opposant du député- maire P. Bachelet, il l’avait rejoint au moment où ce dernier perdait la mairie au profil de M. Tabarot. Claude Lanza n’a pas réussi à s’imposer dans le fief RPR. La prime a été aux sortants malgré l’absence de leur leader historique, R. Duhalde.

Grasse :

  • Paul Fourquet voulait faire perdre Jean Pierre Leleux dont il fut le premier adjoint, même si le prix à payer était d’installer la gauche aux commandes. Comprenne qui pourra ! Lui aussi échoue, c’est le sortant qui passe et largement. La principale erreur pour la gauche fut de mettre l’ex-maire communiste, Vassalo, en tête de la liste.
  • Hervé De Fontmichel, ex -maire de Grasse, n’a pas réussi son pari. Il rêvait d’une retraite comme maire de la petite commune de Saint-Valllier de Thiey dont son père avait longtemps été le premier magistrat.

Nice :

  • Alain Roullier est bien content du jugement de la cour d’appel d’Aix. Elle le relaxe de la plainte pour diffamation, initié par Gilles Bruscia, actuel chargé de mission à la mairie de Nice. Ce dernier n’a pas du tout apprécié de retrouver ses textes cités dans la prose du premier où les termes d’assassin et de factieux y apparaissaient. Néanmoins, le soir du onze, le verdict tombe, il n’a convaincu que 1 640 niçois.
  • Même s’il avait à se battre contre la gauche et une bonne partie de la droite, la victoire de Jacques Peyrat est un peu étriquée. Il paye peut-être l’attitude hautaine et sévère qu’il a adopté tout au long de sa mandature. D’autres, avec un profil similaire sont dans ce cas ; le maire de Mandelieu plus menacé qu’on croyait mais qui garde sa ville, le maire de Vallauris, le maire de la Roquette, celui de Biot et de Vence… qui doivent se retirer sur la pointe des pieds.
  • Le score de Mme Stirbois doit faire réfléchir. Si les problèmes liés à la sécurité n’évoluent pas de façon suffisamment convaincante, l’extrême droite, qui paye ses déchirements internes, resurgira. Ce sera au profit de la gauche. Mitterrand l’avait compris qui en avait fait un instrument de division de la droite. Peyrat qui n’a pas réussi sur ce dossier malgré son passé franquiste, voit le FN le priver d’une victoire qui aurait dû être plus nette.

Corbeaux :

  • Se voulant avant tout révélations d’informations précieuses cachées au public, les tracts anonymes sont le plus souvent diffamatoires. On ne retrouve jamais leurs auteurs qui tiennent mordicus à leur anonymat, ni les éditeurs improvisés à qui les moyens modernes de reproduction donnent des ailes. La seule chose dont on peut être à peu prés sûr, c’est d’où ils ne proviennent pas. La question restant, à qui peut profiter ces pseudo révélations ? Si le choix de cette stratégie se retourne parfois contre son auteur, dans l’esprit de certains le doute s’installe, il n’y a pas de flammes sans feu…

Les partis pris :

  • On évoque les municipales comme des élections avant tout de proximité. Il n’empêche que, dès les scrutins clos, les partis font leurs comptes et les affichent. D’ailleurs, si cette analyse était vraie, il y aurait bien davantage de fusions entre les deux tours et de désistements. Mais chacun veut compter ses voix, ne serait-ce que pour imposer ses représentants sur une liste aux européennes ou aux régionales par exemple ou pour justifier une investiture. Ou plus simplement pour obtenir une reconnaissance au sein de son parti. Si cette stratégie est valable pour les législatives (le comptage des voix permet de déterminer le montant des aides de l’état tout au long de l’année), elle ne devrait pas l’être pour le scrutin municipal. Le seul objectif devrait être de soutenir le meilleur maire possible pour la commune. L’option logique de la fusion est plus facile en théorie pour les candidats hors des partis. A la Roquette-sur-Siagne, l’expérience a été faite. A l’issu du premier tour, C. Giacomoni et P. Servas ont refondu leur liste contre le maire sortant. Cela suffit pour qu’ils l’emportent de justesse.

Législatives :

  • Les jeux sont faits et publiés, urbi et orbi. Reste un enjeu de taille, les législatives de Cannes-Est. G. Cima et B. Brochand devraient s’y retrouver avec un avantage certain pour le vainqueur des municipales cannoises.
  • Bayrou était venu soutenir, lors d’une soirée électorale au Palm Beach, le candidat de l’UDF. Il avait jeté le trouble en évoquant la volonté de Louise Moreau de voir un candidat de son parti lui succéder à la députation. B. Brochand, interrogé, ne s’est pas montrer désireux d’alimenter la polémique, par égard à la mémoire de son amie. Il a simplement fait remarquer que la rencontre entre les trois personnages concernés ( Bayrou, Moreau, Brochand ) avait eu lieu il y a environ 18 mois et que depuis, l’avis de L. Moreau sur ce sujet, avait logiquement évolué à la faveur des événements et de sa réflexion sur les candidats en présence. …
  • Gilles Cima persiste dans sa course au siège. N’ayant réussi ni à être maire ni Conseiller Général, il propose maintenant aux électeurs d’être leur député à 100 %. C’est de bonne guerre face au maire rentrant qui, à son arrivée à Cannes, se défendait d’être intéressé à cette double casquette. Argument à double tranchant car les électeurs pourraient lui faire remarquer qu’il aurait pu y penser plus tôt alors qu’il était lui-même candidat à quatre mandats… Gilles se dit prêt, le cas échéant à travailler « en parfait accord avec les trois maires concernés », affirmant pourtant que cette élection revêtira « un caractère plus politique », en fait un affrontement entre l’ UDF et le RPR…
  • Le candidat Brochand, toujours aussi déterminé, n’a pas perdu de temps. Deux jours à peine après la proclamation des résultats, il ouvrait sa permanence à Mandelieu et partait le lendemain à la rencontre des habitants de Théoule. Son directeur de campagne est cette fois Franck Scarlatti, qui fait parti du staff de la Communication et devrait rejoindre le cabinet du maire.
  • Paris-Côte d’Azur. Un candidat déçu nous a interpelé : pour qui roulez-vous donc, vous qui publiez ces brèves jugées trop impertinentes par certains, trop pertinentes par d’autres ?

- Réponse : vous cherchez à être élu, nous à être lu, il nous faut donc de la matière !