Autre pandémie, l’obésité…

Catégorie C'est notre santé

Un nouveau traitement pourrait apporter une solution pour les cas sévères.



- Graphique créée par Phils, 2005 -

L’obésité s’est répandu en Occident, gagnant chaque année des parts de marché. Lorsqu’on regarde les photos de classe d’après guerre, il est rare de trouver des enfants en surpoids en Europe. Lorsqu’il y en avait un, son métabolisme était le plus souvent en cause, plus rarement ses habitudes alimentaires. Puis, à l’instar de ce qui se passait aux USA, la donne a progressivement changé et le nombre d’enfants et d’adulte, n’a fait qu’augmenter. En cause, un changement de comportements alimentaires, la pression des lobbies à se nourrir avec des produits de plus en plus gras, salés, sucrés et en plus grande quantité. Ceci entraînant, en quelques générations, des modifications génétiques prédisposant à l’obésité. Même, si en France, le problème est moins crucial qu’aux Amériques où la maladie du soda, appelée Nash, fait des ravages, elle fait de plus en plus de victimes. 

Dans le domaine médical, les chercheurs s’appliquent à soigner les effets de ce qui ressemble à une pandémie et qui s’installe dans le paysage visible de l’hexagone. En France, avec près de 8,5 millions de malades, l’obésité ne cesse de prendre de l’ampleur. Maladie qui accroît les risques de pathologies chroniques (diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires et respiratoires...). Elle a des conséquences psychologiques et sociales majeures (mésestime de soi, dépression, isolement…) qu’il ne faut pas négliger.

Le réseau FORCE, réseau d’excellence de recherche sur l’obésité labellisé F-CRIN, œuvre depuis 2014 pour mettre au point de nouvelles solutions thérapeutiques et une meilleure prise en charge des patients. Aujourd’hui, le réseau annonce un nouveau médicament dédié aux obésités génétiques et précoces, qui fait suite aux travaux de recherche du Pr Karine Clément et ses collaborateurs. Ainsi, la Haute Autorité de Santé vient de l’autoriser. Il est avant tout dédié aux adultes et aux enfants âgés de 6 ans et plus, souffrant d’obésité génétique et précoce, maladie qui provoque une faim insatiable extrême dès le plus jeune âge. Délivré sous forme d’injection par les médecins spécialistes de l’obésité sévère dans un cadre médical surveillé, ce nouveau traitement à base de « setmélanotide » permet de contrôler les crises de perte de contrôle alimentaire et le poids des patients.

Cette annonce d’une nouvelle molécule intervient alors que l’année 2022 marque un tournant majeur pour l’obésité avec des avancées à la fois dans la prévention et les traitements, le combat pour la reconnaissance de l’obésité sévère comme une pathologie et le besoin primordial d’augmenter le nombre de médecins spécialistes formés à cette maladie.