Nice rend hommage à une famille de photographes…
A Cannes, ils ont la famille Traverso, à Nice, ils ont la famille Mirkine. Avec comme point commun, un événement devenu planétaire, le Festival international du film… Comment, pour ceux qui y ont participé jusqu’au moins dans les années 60, ne pas se rappeler de Léo sur les marches du Palais (l’ancien) mitraillant, tout sourire, les stars du grand écran...
Du 18 décembre 2021 au 15 mai 2022, la Ville de Nice nous invite à découvrir l’exposition « Mirkine par Mirkine : photographes de cinéma » au Musée Masséna. Témoins irremplaçables d’une grande époque du cinéma français, intimement liés à la Ville de Nice et aux Studios de la Victorine pour lesquels ils ont joué un rôle majeur, Léo et Siki Mirkine (père et fils) ont bâti en un demi-siècle une collection d’images rares et intimes.
Léo, c’est le photographe du 7ème art au destin hors du commun étroitement lié à l’histoire de Nice dont il gagne le port il y a près d’un siècle, fuyant la Révolution bolchévique. Diplômé des Beaux-Arts et polyglotte, il étudie également l’architecture à Paris. Tout en développant sa passion pour la photographie, il va très vite se tourner vers le cinéma. D’abord figurant, sa personnalité hors norme et son charisme le font sortir du rang. Il devient assistant décorateur avant de s’affirmer comme photographe de plateau. En 1940, il ouvre un magasin à Nice, « Tout pour le Cinéma et la Photo », alternant les reportages, portraits et incursions sur les plateaux voisins des mythiques Studios de la Victorine.
Résistant de la première heure, il fait de sa boutique une boîte aux lettres pour les mouvements de résistance, où sont réalisés photos d’identité et faux papiers. Malgré les troubles de cette période, Mirkine ne fuit pas pour autant les plateaux puisqu’on le retrouve sur le tournage de films tels que Les Visiteurs du Soir (1942) ou encore Les Mystères de Paris (1943). Esthète passionné par le nu féminin, il devient au gré des tournages l’un des premiers reporters lucides envers la situation dans l’Afrique et l’URSS d’après-guerre.
A partir de 1952, Mirkine se conjugue au pluriel. Sur le tournage de Fanfan La Tulipe, Léo est rejoint et épaulé par son fils Siki, alors âgé de 18 ans. Durant plus de trente ans, il chevauchera seul, que ce soit au titre de photographe de plateau de Duvivier dans Chair de Poule, d’Autant-Lara dans Le comte de Monte Cristo, de Verneuil dans Une manche et la belle ; et s’exprimera à la caméra comme assistant opérateur préféré sur les films de Georges Lautner, tournés aux Studios de la Victorine.
Dans cette exposition, le Musée Masséna nous propose de découvrir plus de 250 tirages, une reconstitution du Studio Mirkine du 88 rue de France, des œuvres originales et des archives inédites à travers une fresque esthétique et historique qui débute en 1933 et immortalise un demi-siècle du cinéma français.
- L’exposition met en avant cette saga familiale dont Stéphane Mirkine - petite fille de Léo Mirkine - est la messagère.