Loi climat et parc locatif...
Ignorée pour certains, trop contraignante pour d’autres, la « Loi climat et résilience » pourrait décourager les bailleurs.
- photo (c) PCA -
Alors qu'un propriétaire-bailleur sur trois ne connaît pas les dispositions de la Loi climat, un sur deux considère l'éradication des passoires thermiques comme indispensable du point de vue de l'intérêt général. Pour autant, malgré un avis favorable aux nouvelles mesures, les contraintes telles que le calendrier et les modalités imposés par la « Loi climat et résilience » pourraient être la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour nombre d'entre eux.
C'est ce qui ressort d'une enquête menée par PAP.fr auprès de 6 177 propriétaires-bailleurs entre le 15 et le 22 novembre 2021. Sur l'ensemble des personnes sondées, 31,8 % des propriétaires interrogés envisagent de se retirer progressivement de l'investissement locatif au regard de ce qu'ils estiment être une multiplication des contraintes pesant sur la location. Et si 43,5 % envisagent de continuer à louer, c'est en s'abstenant de faire de nouvelles acquisitions...
Plus 30 % des propriétaires interrogés déclarent ne pas savoir que la Loi climat adoptée en 2021 rendra indécent les logements classés G en 2025 puis F en 2028. Ils sont même 40 % à ignorer que les logements classés E seront concernés à partir du 1er janvier 2034. Ces résultats témoignent d'une méconnaissance des dispositions et du calendrier qui n'ont rien d'anecdotiques…
L’enquête montre des propriétaires-bailleurs de plus en plus démotivés. Ainsi, 31,8 % envisagent de se retirer progressivement de l'investissement locatif, a fortiori chez les propriétaires de biens dans des zones soumises à l'encadrement des loyers. A ce stade, il ne s'agit que d'une intention mais si les propriétaires passaient effectivement à l'acte, il n'y aurait pas loin d'un tiers de biens mis en location qui pourraient se retrouver sur le marché de la vente à court ou moyen terme avec une inconnue sur le stock de biens locatifs disponibles à long terme…
Parmi ceux qui souhaitent continuer à louer, ils sont 43,5 % à déclarer qu’ils n’envisagent donc pas de nouvelles acquisitions et préfèrent s’en tenir au parc de logements qu’ils possèdent déjà. Lorsqu'on les interroge sur les contraintes qui leur paraissent indispensables du point de vue de l'intérêt général, ils citent prioritairement l'interdiction progressive de louer des passoires thermiques avec un taux de citation de 51,3 %, loin devant l'encadrement des loyers dans certaines agglomérations qui ne recueille que 28,6 %.
Les impératifs climatiques sont apparemment mieux compris et acceptés qu'on aurait pu le penser et c’est tant mieux !