Plus de 5,66 millions de fonctionnaires en France…
Les données annuelles de l'Insee indiquent que la France comptait 5,66 millions d'agents publics employés fin 2019 avec 18 300 agents de plus par rapport à 2018 (+0,3%). Parmi eux, 67,4% ont le statut de fonctionnaire.
Comme à chaque échéance présidentielle, la question de la réduction ou non du nombre de fonctionnaires en France s’invite dans la campagne électorale. Lundi dernier, Valérie Pécresse a annoncé que dans l’hypothèse où elle serait élue présidente de la République, elle envisagerait la suppression de près de 200 000 postes de fonctionnaires [à rapprocher de la promesse du même genre de Nicolas Sarkozy].
Voici moins d’un mois, dans le cadre d’une étude pour le site cartegrise.com, l’Ifop a interrogé les Français sur leur vision du statut des fonctionnaires dans notre pays et, plus globalement, sur leur appréciation de l’administration.
L’une des questions posées portait justement sur la réduction du nombre des fonctionnaires. En 2021, 52% des Français sont pour la réduction du nombre de fonctionnaires. Ils étaient 62% en 2014.
S’il est une question sur laquelle le clivage gauche/droite est le plus affirmé, c’est bien celle relative à la réduction du nombre de fonctionnaires. Environ 1/3 (36%) des sympathisants de gauche adhèrent à cette proposition quand les 2/3 (64%) des électeurs de la majorité présidentielle l’approuvent, chiffre légèrement inférieur à ceux qui penchent à droite (70%). Les proches du Rassemblement National sont quant à eux parfaitement équilibrés, 50% se disant favorables à cette réduction et 50% s’y opposant.
L’alignement des régimes de retraite des fonctionnaires sur ceux du secteur privé est la proposition qui rencontre la plus forte adhésion parmi les personnes interrogées puisque plus de 3 Français sur 4 (76%) y souscrivent [les autres sont des fonctionnaires je présume...]. Si cette mesure est plébiscitée par les électeurs proches de la droite (87%) et de la majorité présidentielle (88%), elle recueille également l’assentiment de plus de 7 sympathisants sur 10 à gauche (73%), avec toutefois un écart important entre ceux de la France Insoumise (66% d’avis favorables) et d’Europe Écologie les Verts (80% d’avis favorables).
Faut-il augmenter le temps de travail des fonctionnaires ? Oui répondent 65% des sondés. Certes, la proposition est validée de justesse à gauche (51%) mais très largement à droite (80%), les proches de la majorité présidentielle se situant entre les deux (69%). Bien évidemment, les réponses diffèrent fortement selon le secteur d’emploi des personnes interrogées : 75% des salariés du secteur privé sont pour l’augmentation du temps de travail des fonctionnaires contre 1/3 (34%) des salariés du secteur public, directement concernés par cette mesure.
La remise en cause de la sécurité de l’emploi des fonctionnaires, enviée par nombre de salariés, est approuvée par plus d’un Français sur deux (56%) et ne créée étonnamment pas de réel clivage sur l’échiquier politique : 55% des sympathisants de gauche, 54% de ceux de la majorité présidentielle et 59% de ceux de droite s’y disent favorables. Sur cette question, les écarts les plus importants sont mesurés entre habitants de l’agglomération parisienne (73% sont pour) et résidents de communes rurales (49%). Quant aux salariés du secteur privé et du secteur public, ils répondent à l’unisson de manière positive pour 53% d’entre eux.
Enfin, l’idée qu’il faille rémunérer davantage les fonctionnaires coupe à parts égales les Français interrogés : la moitié d’entre eux est favorable à une augmentation des traitements, l’autre moitié n’y souscrit pas. Côté politique, c’est à gauche que cette proposition séduit le plus (63%) et au Rassemblement National le moins (39%). Entre les deux, sympathisants de droite (55%) et de la majorité présidentielle (51%) sont à l’évidence plus partagés.
- Étude Ifop pour Cartegrise.com réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 21 au 22 septembre 2021 auprès d’un échantillon de 1 010 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.