PACA. La problématique des eaux usées rejetées au milieu naturel...

Avec l’augmentation de l’imperméabilisation des sols, de plus en plus d’eau de pluie est collectée dans les réseaux d’assainissement. Les systèmes d’assainissement débordent y compris pour des petites pluies, et sont à l’origine de pollution des milieux naturels. En 2020, les réseaux d’assainissement de 22 collectivités de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont débordé plus de 20 jours par an, et au total ce sont 1,7 million de m3 d’eaux usées qui sont partis dans le milieu naturel, sans traitement, via les déversoirs d’orage.


- école Arc sur Argent , Var -

L’agence de l’eau soutient les projets de désimperméabilisation des sols. En favorisant l’infiltration de l’eau de pluie là où elle tombe, elle permet de réduire la pollution et préserver la qualité des cours d’eau en limitant la collecte d’eau de pluie dans les réseaux unitaires afin de réduire leurs débordements et les rejets vers les rivières. Mieux gérer les eaux de pluie, c’est aussi un moyen de s’adapter au changement climatique car les eaux infiltrées rechargent directement les nappes souterraines. Ces eaux de pluie peuvent également être stockées au moment où la ressource en eau est en tension, ce qui prend toute son importance dans le contexte Méditerranéen. Et les solutions mises en œuvre permettent bien souvent de végétaliser les villes. On estime à 1,5 degré supplémentaire la différence de température en milieu urbain et dans un jardin ombragé. C’est également bon pour la biodiversité.

Les cours d’école, collège, lycée et université représentent des surfaces importantes et un potentiel de désimperméabilisation fort. Elles sont également un lieu de passage important où enfants, étudiants, passants sont sensibilisés, reprennent conscience de l’eau, de son cycle et de l’importance de l’infiltration. A titre d’exemple, l’école élémentaire Jean Jaurès aux Arcs sur Argens (Var) a tiré un trait sur le revêtement en goudron de sa cour et son environnement minéral. L’espace de récréation est désormais organisé en trois zones, chacune disposant d’un sol spécifique adapté à son usage et destiné à une meilleure gestion des eaux de pluie : un espace en herbe, un autre aménagé en terrain de jeux avec un revêtement drainant et un dernier réalisé en enrobé de couleur claire et équipé de puits d’infiltration régulièrement disposés. Plusieurs accessoires autour du cycle de l’eau ont été intégrés dans les différentes zones comme un jeu de collecte et de mesure des eaux de pluie, ainsi qu’une cuve de récupération d'eau pour l’arrosage du potager. 

« La gestion des eaux de pluie est aujourd’hui un défi majeur de nos politiques d’assainissement, affirme Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. La gestion traditionnelle des eaux pluviales évacuées par des réseaux d’assainissement a en effet montré ses limites, provoquant dans bien des cas des pollutions par le débordement des réseaux. C’est la fin du 'tout tuyau' au profit des solutions fondées sur la nature et de la désimperméabilisation des sols. Les collectivités sont le maillon central de ce changement de paradigme parce qu’il répond à des enjeux environnementaux et sanitaires mais aussi parce qu’il répond aux attentes sociétales pour des villes qui laissent davantage place à la nature. Voiries, parkings, cours d’école… sont autant d’espaces à désimperméabiliser et à ré-inventer en leur associant d’autres usages propices à la biodiversité et au bien-être ».


- Les Aygalades, Marseille 15ème -