Nice. Marie Larroque-Daran nous fait sortir de notre réserve...

… et nous invite pour une exposition au Muséum d’Histoire naturelles jusqu’au au 28 novembre prochain.


Cette intervention de l’artiste Marie Larroque-Daran prend appui sur une anecdote singulière du Muséum d’Histoire Naturelle de Nice. En 1881, une espèce de champignon est localisée au Mont Daour (Mont d’Or) par un des collaborateurs du naturaliste niçois Jean-Baptiste Barla. Pourtant, ce lieu n’existe pas ! Il s’agit d’un toponyme fictif. Ce territoire imaginaire est né et il vit toujours au sein du Muséum.

Cette exposition, qui fait suite à une performance d’artiste de près de 9 mois au sein du Muséum, est une occasion exceptionnelle de réaliser une plongée dans l’imaginaire entre arts et sciences. Elle s’organise en trois espaces :

  • « Sous la surface » interroge le malaise généré par la présentation de spécimens naturalisés. De ces animaux morts, ne reste à percevoir que la surface d’une enveloppe de peau remplie d’un composite. L’artiste interprète ce processus entre surface et profondeur pour générer des couches de peau en agar-agar qui nous confrontent à la perte avec humour. Les œuvres ouvrent un accès à l’imaginaire doublé d’une sensibilité aux menaces qui pèsent sur la biodiversité. Entre fossile impossible et œuvres solubles, la traversée de ce premier espace ouvre le territoire du Mont Daour. A travers des fragments transparents de peaux colorées conservés en bocaux, épinglés sur des supports entomologistes ou s’échappant d’une fresque murale d’algues grimpantes, l’ensemble redonne vie à notre imaginaire, œuvre lumineuse et immatérielle de notre science-fiction.
  • « D’un scen’art à l’autre » fait surgir des créatures de mythes et légendes dans la galerie d’exposition de la collection permanente du Muséum. Passage vers des dimensions parallèles, les œuvres questionnent la frontière entre la vie et la mort à travers d’imposantes sculptures de ciment filaire ainsi qu’une installation numérique. Les créatures paléo-fantastiques de l’artiste puisent leur source dans les réserves et s’approprient la scénographie muséale. Gardien des vallons obscurs, grand méchant Loup, cabine d’essayage des peaux, nous transportent hors du temps, entre peurs collectives et fantasmes personnels.
  • « Une autre scène au musée » incruste des chaînons manquants de l’évolution  dans le cabinet de curiosité des naturalistes Verany et Barla en discussion. Bocaux solutions de culture et recomposition d’un spécimen de céphalopode hybride dessin/agar- agar, sèment le désordre dans l’organisation des savoirs. Un manifeste pour la création artistique.

« Sortir de sa réserve. Métacréatures du Mont Daour »
Muséum d’Histoire Naturelle
60 boulevard Risso - Nice