Grasse. Un photographe au Musée...
Le Musée d’Art et d’Histoire de Provence donne la parole à Michel Graniou.
La pratique photographique de Michel Graniou associe à parts égales la prise de vue argentique à la chambre et le tirage manuel dans son laboratoire. L’aventure dans laquelle ce dernier s’est récemment lancé consiste à se confronter aux pionniers de la photographie, peintres photographes pour la plupart. Investissant les musées qui exposent des œuvres datant de sa période de prédilection, le photographe privilégie des procédés anciens tels que le papier salé, la gomme bichromatée, le palladium ou le collodion. Il livre ainsi une vision personnelle et actuelle tout en ayant le sentiment de partager les interrogations, difficultés et plaisirs de ses prédécesseurs. L’exposition présente 30 photographies dont certaines réalisées à partir des œuvres du Musée d’Art et d’Histoire de Provence.
Michel Graniou argumente : « Ma pratique photographique, strictement analogique, est partagée en deux actions d’égale importance : prise de vue à la chambre et tirage au laboratoire. Depuis quelques mois, je poursuis l’aventure d’une confrontation, d’une rencontre plutôt, entre les pionniers de la photographie, peintres-photographes pour la plupart, et les plasticiens contemporains, à la charnière des XIXe et XXe siècles. La période est proprement fascinante lorsque ces héliographes, comme Charles Nègre, pour lequel j’éprouve un attachement tout particulier, ont pénétré dans les musées pour cette rencontre qui sera décisive tant pour la photographie que pour les Beaux-Arts. Des musées conservant des œuvres de cette période, m’accueillant en dehors des ouvertures au public, j’ai pu hanter longuement et sereinement salles et réserves avec ma chambre 8 x 10…. Au final, c’est évidemment d’une vision personnelle et actuelle qu’il s’agit, mais j’ai le sentiment d’avoir partagé, mentalement aussi bien que physiquement, les émotions, les interrogations, les difficultés et les plaisirs qu’éprouvaient mes prédécesseurs. C’est de cette rencontre, improbable et néanmoins bien réelle, que je soumets au regard du public un choix de trente tirages photographiques originaux, réalisés avec des procédés anciens, sous le titre de : Héliographies au musée. »