Limoges fait le ménage…
Confronté comme de nombreuses villes à une incivilité croissante, Limoges Métropole lance une campagne de communication pour lutter contre les dépôts sauvages sur son territoire.
- photos © Sabine Massé -
Si les déchets sauvages sont l’œuvre d’une minorité au sein de la population elle ternit l’image du territoire, coûte cher à la collectivité et peur représenter un risque pour l’environnement. Pour lutter contre ces incivilités mais aussi pour interpeller ses habitants sur l’augmentation de cette pratique illicite, Limoges Métropole a pris le taureau par les cornes et lancé une campagne de communication, tout au long du mois de mai auprès de l’ensemble de sa population. L’objectif étant de la sensibiliser à ce problème récurrent et évolutif et rappeler la consigne qui consiste à apporter en déchetterie tout objet dont on ne se sert plus. Il y en a onze sur le territoire. Elles permettent à tous les habitants d’apporter, avec une carte d’accès gratuite, tous les objets dont ils ne se servent plus.
Cette campagne d’affichage est déclinée en 4 visuels qui manie avec un certain bonheur l’humour… noir. L’on y voit des objets, ceux fréquemment jetés sur la voie publique. Les visuels représentent des couvertures de livre, de type « série noire » avec une photo d’un déchet jeté dans la rue, seul, dans un environnement austère, de manière à « victimiser » l’objet abandonné. Les banderoles jaunes et noires qui les entourent rappellent les codes de la « scène de crime » pour interpeller les auteurs sur les amendes qu’ils encourent en cas de non-respect des règles, celles-ci pouvant aller jusqu’à 1 500 €. Mais un message contrecarré par un retour à la gravité de la situation actuelle avec « les dépôts sauvages, ce n’est pas une fiction ».
Les auteurs de dépôts sauvages agissent essentiellement la nuit. Quand les habitants sortent de chez eux le matin pour aller travailler, les agents de Limoges Métropole qui œuvrent très tôt avant le lever du jour ont généralement déjà nettoyé les lieux. Le phénomène est donc peu visible pour la plupart des habitants, mais les conséquences sont bien réelles et quantifiables. Les interventions nécessaires à ces incivilités représentent un temps de travail conséquent. Plus de 15 000 heures de travail chaque année, un travail supplémentaire quotidien réalisé au détriment d’autres activités d’entretien des rues. Pour la collectivité, le coût est aussi important avec près d’un demi-million € dépensés chaque année pour ces opérations de ramassage de dépôts illicites.
NDLR : Ce type de problème reflète malheureusement une évolution de la mentalité d’une partie de la population. « C’est pas moi, c’est l’autre »… « il y a des gens qui sont payés pour ça (ramasser les déchets) », c’est trop souvent ce qu’on entend lorsqu’on s’avise d’intervenir. Cette incivilité est d’autant plus difficile à gérer dans des villes qui voient leur population doubler ou tripler durant les périodes où elles reçoivent les touristes. Les villes de Cannes et de Nice, qui elles aussi déploient des efforts immenses pour répondre à la situation, se payent des campagnes de sensibilisation avec des résultats… mitigés.