Le train plutôt que l’avion ?

C’est une bonne question lorsqu’il s’agit de parcours tels que Marseille-Lyon. Une étude semble mettre en évidence que, sur ce trajet, le train serait 127 fois moins polluant que l'avion et aussi 2 fois moins cher et près de 2 fois plus rapide.



- photo PCA -


Le volet « Se déplacer » du projet de loi Climat et Résilience, qui prévoit d’interdire les vols nationaux possédant une alternative ferroviaire d’une durée inférieure à 2h30, va profondément bouleverser le tourisme et le voyage d’affaires post-Covid-19. Privés de ces trajets aériens, les Français seront encouragés à privilégier le train. Au-delà de ses vertus environnementales évidentes, cette alternative se révèle également moins chère… et plus rapide. C’est ce que révèle l’étude menée par Trainline, plateforme indépendante leader des voyages en train et en bus, qui compare les cinq trajets nationaux pour lesquels l’option aérienne devrait prochainement disparaître.

L'étude dément également l'idée répandue selon laquelle l'avion serait devenu plus économique que le train. En effet, en comptabilisant le billet ainsi que les trajets annexes, l'avion est en moyenne 1,8 fois plus cher que le train ! Un trajet Paris-Bordeaux revient à environ 76 € en avion contre 53 € en train. Certains trajets sont plus de 2 fois plus chers en avion, comme Marseille-Lyon ou Paris-Rennes. En plus du billet seul, l'écart de prix se justifie notamment par les trajets annexes, le RER pour aller à l'aéroport étant par exemple plus cher que le métro ou le bus pour se rendre à la gare.

L'étude révèle aussi que le voyage train est non seulement plus propre mais aussi plus rapide qu'en avion. Contrairement aux aéroports, généralement situés en périphérie des villes, les gares se trouvent majoritairement dans les centres-villes permettant ainsi aux voyageurs de rejoindre plus rapidement leurs points d’intérêt principaux. Les gares sont aussi particulièrement bien desservies les transports collectifs.

Il faut compter au moins 3h53 pour se rendre de Paris-Châtelet au centre-ville bordelais (Place de la Bourse) en utilisant l'avion. Par le train, ce trajet peut s’effectuer en 2h30. Cette alternative ferroviaire se révèle ainsi 1,6 fois plus rapide. Autre exemple, alors qu’il faut s’armer d’un minimum de 3h21 de patience pour aller du centre-ville rennais à celui de Paris en avion, il est possible de rejoindre la capitale en seulement 1h44 en train. Il est ainsi près de 2 fois plus rapide de se rendre de la Place de la Mairie rennaise à Châtelet en train plutôt qu’en avion.

Pour calculer le temps de transport via l’avion, une durée d’une heure de présence à l’aéroport à été prise en compte, ce temps pris par les voyageurs pouvant être nettement plus long si des bagages sont à enregistrer par exemple. Il est intéressant de noter que même sans prendre en compte ce temps de battement nécessaire à l’aéroport, le train l’emporte sur l’avion dans quatre trajets sur cinq.

La baisse des émissions de gaz à effet de serre est le principal argument des participants à la Convention citoyenne pour limiter les vols intérieurs, le gouvernement proposant d'interdire pour sa part les trajets intérieurs accessibles en moins de 2H30 en train. L'étude menée par Trainline montre en effet que, selon les trajets, le bilan carbone peut être de 124 à 151 fois moins élevé dès lors qu’il est effectué en train plutôt qu’en avion. Ces données prennent en compte les émissions émises par ces deux moyens de transports mais aussi ceux utilisés par le voyageur pour poursuivre son trajet.

« Le report vers le train pour les trajets de moins de 2h30 est gagnant-gagnant-gagnant : moins de pollution, moins de temps de trajet et moins de dépenses... » explique Audrey Détrie, directrice générale de Trainline International.