Monaco réclame justice

et attaque le juge Charles Duchaine.

  • Les Services judiciaires de la Principauté ont immédiatement réagi à la suite de la parution du livre "Juge à Monaco". Arrivé à Monaco en 1995, le juge Charles Duchaine, auteur du livre, y restera jusqu'en 1999. Pour lui, il ne fait aucun doute que les mouvements de fonds douteux existaient et que "les gens influents" n'étaient pas poursuivis. Accusant les autorités de l'avoir empêché de travailler normalement, il va même plus loin en affirmant que la Principauté met tout en œuvre pour donner l'illusion d'être attachée à la légalité. Il parle de procédures spectacles, de "justice Canada Dry". A sa connaissance, le Parquet n'a jamais pris l'initiative en matière de lutte contre le blanchiment. Quant aux sociétés "off-shore" et au secret bancaire, largement utilisés, ils sont suspects… L'obsession de Monaco est de conserver une image de respectabilité, tout en continuant à faire rentrer de l'argent par tous les moyens. Et de poser l'incontournable et définitive question : Pourquoi des gens qui ne résident pas à Monaco iraient-ils y déposer leur argent s'ils n'y trouvaient plus l'assurance de le dissimuler ?
  • De son côté, le directeur des Services judiciaires, Patrice Davost, affirme que ces critiques contenues ne sont plus d'actualité. Il met en avant les actions entreprises par la Principauté contre la grande criminalité transnationale dont 27 affaires de blanchiment actuellement en cours de traitement dans les cabinets d’instruction. Elle fait état de 189 commissions rogatoires internationales exécutées depuis trois ans dont 55 en cette dernière matière.
  • Il ne fait aucun doute pour les Services judiciaires que la Justice à Monaco est totalement indépendante. "Il serait temps – ajoute P. Davost - que cessent les attaques répétées qui cherchent à déstabiliser l’action difficile et courageuse des juges de Monaco…".
  • Il indique aussi que Monaco a obtenu du FMI qu’il procède à une évaluation de son dispositif règlementaire et de contrôle des activités financières dans la Principauté. Son rapport devrait être publié dans les prochains mois. Monaco a également demandé que son système anti-blanchiment fasse l’objet d’une évaluation par l’instance du Conseil de l’Europe.
  • Des résultats qui devraient contribuer à lever les doutes qui subsistent, ne serait-ce que dans l'imaginaire du public, et qui font que la Principauté passe pour une place forte du blanchiment. D'autant que plusieurs rapports parlementaires français n'ont pas été tendres. Il sera intéressant d'observer les relations que la nouvelle majorité gouvernementale française entretiendra avec les autorités monégasques.
- mention : www.pariscotedazur.fr - août 2002 -