Strasbourg. Retrait de la subvention municipale à la mosquée...

Catégorie Pieds dans le plat

Un acte qui va dans le sens de l'opinion publique aussi bien nationale que locale.



- Mosquée de Casablanca, photo PCA -


Alors que la maire de Strasbourg vient d'annoncer que sa ville ne verserait « pas en l'état de subvention pour la poursuite de la construction de la mosquée » et qu'elle allait lancer une consultation pour « rendre plus transparentes et équitables les procédures d'attribution de financement et de soutien aux cultes », une enquête de l'Ifop pour le compte du Grand Orient de France menée récemment sur le sujet en France et en Alsace-Moselle mettait en évidence que le débat sur les limites entre le pouvoir divin et le pouvoir politique est toujours d’actualité... 

Ainsi, le principe d'une subvention pour la construction d'une mosquée à Millî Görüs était massivement rejeté par l'ensemble  des Alsaciens-Mosellans (à 81%)  mais aussi par plus des trois quarts des Strasbourgeois (à 79%), révélant ainsi une possible dissonance entre l'arrivée « aux affaires » des écologistes à l'élection municipale de 2020 et les aspirations réelles des strasbourgeois sur ces sujets.

Aussi que la position d'une des rares municipalités EELV était, sur cette question, désavouée par son propre électorat si l'on juge par la proportion de sympathisants Europe Écologie Les Verts s'opposant à l'octroi d'une telle subvention : 87% des sympathisants EELV français désapprouvaient cette subvention, de même que 75% les sympathisants EELV vivant en Alsace-Moselle.

Malgré des signes évidents de rejet par la population de cette subvention, la maire souhaite relancer le débat sur les subventions versées aux cultes. Elle s’appuie sur la « jurisprudence strasbourgeoise » en matière financements des lieux de culte (édictée en 1999 sous la municipalité dirigée par Catherine Trautmann) était désapprouvée par 74% des Français et par 61% des Alsaciens-Mosellans. Plus précisément, 61% des Strasbourgeois se déclaraient opposés au principe même du financement à hauteur de 10% de leur coût des lieux de culte par la mairie. 

Alors que la Révolution de 1789 avait légiféré et imposé, avec quelques nuances, la séparation des pouvoirs, alors que la religion chrétienne était en perte d’adhérents et encore plus de pratiquants, la présence de plus en plus de musulmans pratiquants vient remettre à l’ordre du jour un des motifs mêmes qui avaient nourri les haines entre le peuple et le pouvoir religieux. Un premier compromis avait été trouvé avec la « Constitution civile du clergé », d’inspiration gallicane, qui va totalement réorganiser le paysage religieux. La séparation entre le pouvoir divin et le pouvoir politique se confirme. Elle prend un tournant en 1958 avec l’adoption de la nouvelle Constitution et la naissance d’un nouveau concept : la laïcité. « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. » 

L’exemple strasbourgeois montre s’il le fallait, que les Français sont attachés à ce principe.