Nice. Marc Peillon : la passion du jazz...
Le monde du jazz régional est encore sous le choc après avoir appris hier la disparition brutale à l’âge de 61 ans du contrebassiste et compositeur Marc Peillon.
- Marc Peillon, en 2018 avec Manu Dibango
et le maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat, Jean-François Dieterich -
Né à Nice le 2 janvier 1959, il a commencé à 18 ans par parcourir la France en jouant dans les bals avec l’orchestre de Jean-Claude Lauran. Mais, l’appel du jazz lui est venu après neuf années sur les routes à apprendre le métier et pour donner toute son expression à son instrument de prédilection, la contrebasse ! Il suit les cours du CNR et remporte la médaille d' Or « Basse Jazz » avant de continuer à l'Institut Musical de Formation Professionnelle de Salon de Provence où il suivra le cursus d'arrangement musical d 'Yvan Jullien. Titulaire du D.E.M, il était le directeur adjoint du conservatoire intercommunal de Beaulieu-Villefranche où il enseignait également tout comme jusqu’à l’année dernière au conservatoire de musique d’Antibes. Mais il était surtout connu comme musicien et un sideman que beaucoup d’artistes demandaient. Il a joué depuis plus de trente ans, avec des artistes de renommée internationale comme Georges Benson, David Sandborn, Stéphane Belmondo, Stéfano Di Battista, Richard Galliano, Tony Petruciani…
Mais l’envie de partager sa passion du jazz de manière conviviale, de faire découvrir cette musique qui le pénétrait tellement l’avait conduit, il y a 25 ans à rentrer dans l’organisation de festivals dans le Sud-Est dont celui de Saint-Jean-Cap Ferrat , le Saint Jazz Cap Ferrat en 2011 dont il est aussi le directeur artistique tout comme le petit dernier à Entrevaux, Jazz Entevoux en juillet dernier. Son dernier bébé, c’était ce concours de chant « A Hautes Voix »pour les jeunes de 8 à 25 ans de la région, avec Christina Collier et Carolyne Shallow pour lequel il avait décroché le parrainage d’André Manoukian.
Le monde de la musique et du jazz a perdu un de ses meilleurs défenseurs dans la région, les musiciens locaux leur plus ardent défenseur. Beaucoup d’artistes internationaux boudés par les plus grands festivals pleurent leur meilleur avocat sans oublier les élèves un pédagogue hors pair. Sa dernière prestation scènique fut le 14 février pour accompagner Peggy Polito sur la scène de la salle CharlieChaplin à Saint-Jean-Cap-Ferrat pour le Saint Jazz Club.
« Même si je n’étais pas un vieil ami de scène ou un proche, je viens de perdre non seulement mon mentor professionnel dans l’organisation de festivals et de concerts mais celui qui avait déclenché ma renaissance professionnelle et psychologique avec trois ans de chômage suite au licenciement économique par harmonia mundi. Il était devenu un ami et complice au fil de ces quatre dernières années », témoigne Philippe Déjardin qui l’a accompagné dans toutes ses actions depuis 2016.