Ici les pierres se souviennent du pas cadencé des légions romaines, à Saint-Rémy-de-Provence, du son clair des épées qui s’entrechoquent au plus fort de la bataille, aux Baux-de-Provence, de l’inspiration divine du vieux Vincent subjugué par la lumière du matin, ou encore de l’éloquence de Pagnol à Fontvieille, même s’il est vrai que l’écrivain n’y demeura que peu de temps. Son moulin continue d’y tourner.

En poussant plus loin vers le Sud, on entre dans le domaine des manadiers, des chevaux de race Camargue à la robe immaculée et des taureaux qui vous regardent d’un œil noir. Là encore, si vous savez observer et surtout rester discret, vous découvrirez des couleurs, des sons, des saveurs et des odeurs inédits. On vous invitera sans arrière-pensée à la table des amis. Gouttez sans retenue le saucisson d’Arles, l’huile d’olive des Baux, la daube de taureau et la paella des gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Enivrez-vous des parfums fabriqués entre les Alpilles et la Montagnette, régalez-vous des petits vins locaux, savourez les figues et les abricots des jardins de Provence. Mais oui, que diable, lâchez-vous ! On ne vit qu’une fois alors, tant qu’à faire, que ce soit entre Alpilles et Camargue. Et même si vous ne faites que passer, le pays et ses habitants resteront gravés dans votre âme.