Congés : on est les champions !
Voyage au pays des exceptions culturelles…
Avec les 35 heures et la mise en application de l’ARTT, qui n'est ni plus ni moins que l'annualisation du temps de travail, la France pourrait postuler pour le titre de recordwoman du monde des jours de congés. En effet, pour l'employé qui accepte de rester à 39 heures pour raison de service, il aura à sa disposition un total avoisinant les 50 jours de congé annuel, soit 10 semaines ou encore 2 mois et demi. Un minimum car de nombreuses entités administratives rajoutent à l’occasion de petits suppléments comme le jour du maire, qui deviennent vite des acquis. Nous sommes loin de la petite semaine annuelle accordée aux USA et au Canada aux salariés durant les premières années de travail… sans parler de leur contrat qui autorise les patrons à les envoyer avec un préavis très court qui varie en fonction de leur façon d’être payer, à la semaine, à la quinzaine ou au mois.
Faut-il donc que la France soit un pays prospère pour se permettre ce genre de situation… Nous ne sommes pas en reste dans bien d’autres domaines. Ainsi les intermittents du spectacle bénéficient d’un statut qui les autorisent à toucher le chômage s’ils ont effectué 507 heures de travail au cours de 12 mois… Une de ces exceptions cultuelles dont la France a le secret… Il y a aussi le personnel enseignant qui n'a pas attendu les 35 heures pour en faire beaucoup moins mais, selon eux, c'est encore trop. Qu'il aille faire un tour au Canada où c'est au prof de trouver un poste, négocier son salaire, sachant de plus qu'il ne seront pas payer durant les vacances scolaires...
Nos très nombreux élus (autre exception française) ne sont pas en reste avec des avantages connus qui frisent l’indécence et qui sont liés à l’exercice de leurs mandats (députés, sénateurs, maires, présidents de région et de département, de groupement de communes, questeurs à l’Assemblée nationale…). Ajoutons à une liste non exhaustive, notre système de protection sociale, certes encore performant malgré les nombreuses fraudes et les abus, mais qui produit des « trous », véritables abymes dans le budget de la santé. Quant à notre politique de l'immigration et d’aide à l’accueil des familles étrangères, elle est large et peut être qualifiée de généreuse, mais elle a un prix, pas seulement celui qui apparaît au budget de l’État, des Régions, des Départements et des Communes mais aussi celui qui menace la paix et la cohésion sociale.
Se pose alors, logiquement, la question des Réformes. A tous les niveaux, elles apparaissent de plus en plus nécessaires. Par essence, elles sont impopulaires, surtout pour ceux qui risquent de voir leurs petits ou grands privilèges écornés. Les élus, le Président de la République en tête qui osent s’y attaquer ont bien du courage...