Le travail au passé simple et au passé compliqué...
Nous étions vers le milieu des années 1800 et un médecin et statisticien,le Docteur Villermé livrait un témoignage de la situation des ouvriers à cette époque. Il publia un « Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie. » Ce livre a été écrit sous les auspices de l’Académie des Sciences morales et politiques de l’Institut», en collaboration avec Mr. Benoiston de Châteauneuf, pour constater aussi exactement qu'il est possible de l’état de la classe ouvrière. Extraits :
- Lewis W. Hine –
usine américaine à Newberry, USA, en 1908 -
- Il est des filatures en France qui retiennent leurs ouvriers pendant dix-sept heures chaque jour, et les seuls moments de repos pendant ces dix-sept heures sont une demi-heure pour le déjeuner et une heure pour le dîner, ce qui laisse quinze heures et demie de travail effectif...
- Afin de mieux faire sentir combien est trop longue la journée des enfants dans les ateliers, rappellerai-je ici que l’usage et les règlements fixent pour· tous les travaux, même pour ceux des forçats, la journée de présence à douze heures. Réduite à dix par le temps des repas; tandis que pour les ouvriers qui nous occupent, sa durée est de quinze a quinze heures et demie, sur lesquelles il y a treize à treize heures et demie de travail effectif...
- Les deux
industries (celle de la laine et celle du coton) n'exigent
guère, il est vrai de la part des enfants, qu'une simple
surveillance. Mais, pour tous, la fatigue résulte d'une station
beaucoup trop prolongée. Ils restent seize a dix-sept heures
debout chaque jour, dont treize au moins dans une
pièce
fermée, sans presque changer de place ni d'attitude. Ce n'est
plus là un travail, une tâche, c'est une torture ; et on
l’inflige à des enfants de six à huit ans, mal nourris, mal
vêtus, obligés de parcourir dès cinq heures du matin la longue
distance qui les sépare de leur s ateliers, et qu’achève
d’épuiser , le soir, leur retour de ces mêmes ateliers. Comment
ces infortunés, qui peuvent à peine goûter quelques instants de
sommeil, résisteraient-ils à tant de misère et de fatigue ?
Ce texte peut aider à faire prendre conscience de la triste réalité de la période de plein essor de l’industrie principalement en France, en Grande Bretagne et en Allemagne. Combien ont été sacrifiés à la modernité ? D’autres documents racontent encore les conditions de travail dans les mines de charbon et là aussi la présence d’enfants au destin hypothéqué… La situation a plutôt évolué favorablement avec les 35/39 heurs semaine, les 4 semaines de congés auxquels il faut ajouter 11 jours fériés, la sécurité et les aides sociales diverses et variées. Dans le Meilleur des Monde, rien n’est parfait et il y a encore des pistes à explorer pour une répartition des richesses plus juste. Dernière remarque, la condition ouvrière s’est amélioré en Europe te en Amérique du Nord, tout reste à faire en Afrique, en Amérique du Sud, dans une grande partie de l’Asie et du Moyen-Orient, à commencer par le travail des enfants. En 2013, le Bureau international du Travail avançait le chiffre de 168 millions d'enfants qui travaillent dans le monde dont environ 85 millions feraient un travail dangereux...
- enfants dans une filature de Macon, USA, 1909 -