Pensées d'un jour...
Tirées de la rubrique "Pour aider à vivre" publiée dans Paris Côte d'Azur dan sles années 60.
- Antibes © AD -
* Le regret est toujours le regret, mais il n'est pas indifférent de regretter ce que l'on n'a pas eu, ou ce que l'on a perdu.
* II est des regrets sans remords, mais le remords s'accompagne toujours d'un regret.
* A propos de la joie, elle nous fait connaître des instants d'exaltation heureuse, mais fugitifs; tandis que le bonheur se révèle d'une moins grande intensité, mais se montre plus durable.
* Éprouvons-nous de la crainte ou de la peur, de l'amertume ou du dégoût, notre malheur va-t-il jusqu'à la détresse ? Sommes-nous satisfait, content, heureux. De bonne humeur ? II n'est pas sans importance que nous tentions de mieux connaître notre état d’âme et de bien le définir, et de ne pas croire que nous sommes dans l'angoisse, alors que nous éprouvons seulement un sentiment de contrariété.
* II nous arrive très souvent de désirer, parfois de projeter, quelquefois d'entreprendre, rarement de vouloir assez.
* Certains déclarent, et beaucoup admettent, qu'on n'arrête pas le progrès. C'est l'état d'esprit qui consiste à vouloir aller toujours de l'avant, même si le gouffre est au bout du chemin.
* Dans les jugements que nous portons sur nous-même, évitons l’extrême comptaisance, comme l'excessive sévérité. Entre la trop grande indulgence et l'injustice, il doit y avoir place pour la lucidité.
* On rencontre souvent parmi les civilisés, des êtres qui, pourvus abondamment de tout ce qui leur est utile, vivant dans d'excellentes conditions de confort et de sécurité, ne souffrant de rien, bref, n'ayant qu'à se féliciter de leur existence, ne s'en plaignent pas moins à propos de tout et trouvent le moyen d'être mécontent de leur sort !
* II manque aux gens heureux de pouvoir imaginer ce que sont les vrais malheurs : il manque aux bien pourvus de savoir ce que c'est que le dénuement.
* L’art d'écrire consiste pour une large part, à choisir entre des synonymes tels que chagrin ou tristesse, agrément ou plaisir, cupide ou intéressé, prudent ou sage, talent ou habileté.
* Pour ce qui est des sentiments, nous ne savons pas toujours très bien s'il faut parler d'inquiétude ou d'anxiété, d'attirance, de désir ou d'amour, d'aversion ou de haine, de sympathie ou d'amitié...
* II est bien difficile d'avoir la certitude que l'on croit ou l'on ne croit pas, Et d'ailleurs, rien de plus ambigu que le verbe croire, puisqu'on peut l'employer dans le sens de : il me semble, ou bien dans celui : j’ai foi.
* Je voudrais, c'est la forme impuissante du verbe vouloir.
* Certains prennent leurs désirs pour des réalités et leurs vœux pour des volontés : ils disent: je désire, comme ils diraient : je veux, sans bien se rendre compte de la distance qui sépare la convoitise de I'action.
* Pour si grande que soit la douleur causée par la perte d'un être cher, il est peu de vivants qui ne veuillent le rester.
* La joie est au bonheur ce que la douleur est au chagrin.