Eaux de baignade :
le classement 2005.
- lac de Castillon, Alpes-Maritimes -
Le site Internet du ministère de la Santé propose une évaluation de la qualité des eaux de baignade dans chaque département en France durant la saison balnéaire en 2005. Cet été, de nouveaux contrôles seront réalisés par le ministère. Les résultats seront accessibles en temps réel sur un site spécifique : baignades.sante.gouv.fr.
Durant la saison balnéaire 2005, ce sont au total 3 222 points de contrôle (1 894 en eau de mer et 1 328 en eau douce) répartis sur 1 760 communes qui ont fait l’objet de prélèvements. Le pourcentage de plages conformes aux normes européennes et au code de la santé publique est de 96,5% (96,9% pour les eaux de mer et 95,9% pour les eaux douces).
Un classement qui, si l'on s'en tient aux résultats communiqués, a de quoi rassurer. Pourtant, la réalité est plus compliquée. Le choix des lieux où s'effectuent les contrôles, permet d'en éliminer certains dont on devine que les résultats seraient peu flatteurs. On n'ira pas par exemple choisir la Seine à Paris pour prendre des mesures. Pourtant, il y a quelques décennies, on pouvait s'y baigner. Imprudemment, Jacques Chirac avait affirmé qu'on s'y baignerait de nouveau…Que dire de l'état du Rhin et des principales rivières françaises ?
Quant à la qualité sanitaire des eaux de baignade de l’Union européenne, elle se dégrade. Son rapport annuel le confirme : une plage européenne sur vingt ne répond pas aux normes de propreté de l’Union européenne en 2005 et les baigneurs s'exposent à une pollution accrue dans les lacs ou les cours d'eau par rapport à l'année précédente. La France bonne élève ? C'est ce qu'on voudrait nous faire croire. Il ne faut pas oublier que la France est la 2eme consommatrice de pesticide au monde. La moitié de son territoire est classée en zone vulnérable pour les nitrates, que 75% de ses cours d'eau et la moitié de ses nappes souterraines présentent des traces de pesticides.
Aujourd'hui, 50 % de la population mondiale vit au sein de mégalopoles comptant parfois plusieurs dizaines de millions d'habitants. Or, plus les gens sont tassés, plus il y a de pollution et plus il est compliqué de rendre l'eau potable. Plus chère aussi. Cannes et les communes voisines, qui voient leur population se démultiplier durant les moins d'été, attendent toujours une nouvelle station d'épuration des eaux. Un dossier qui a pris beaucoup de retard pour des raisons de mésentente politique et personnelle entre les décideurs. Au détriment de la population et des nombreux visiteurs. Sans doute faut-il attendre un désagréable événement sanitaire… De toute façon, il faudra, une fois le projet adopté, attendre encore plusieurs années avant de le voir opérationnel…
Jacques Cousteau avait crié haut et fort : toutes les formes de pollution se retrouvent un jour à la mer. Il n'a pas crié assez fort. Les décideurs connaissent le risque, ils n'y croient toujours pas !
- mention : www.pariscotedazur.fr - juillet 2006 -