Nice : la Galerie Lympia rend hommage à Alberto Giacometti…
Le département des Alpes-Maritimes avait acquis le pavillon de l’horloge et le bâtiment des anciennes galères pour sauvegarder un lieu de mémoire et en faire un ensemble culturel d’exception. Un espace emblématique qu’il a souhaité ouvrir au plus grand nombre.
- Eric Ciotti et Catherine Grenier, de la Fondation Giacometti -
Aujourd’hui, c’est la première fois qu’une exposition se tient simultanément dans ces deux espaces, et sur la terrasse. Elles offrent trois perspectives différentes, avec chacune leurs jeux d’ombres et de lumière, qui mettent en valeur l’œuvre de Giacometti. La dernière exposition Giacometti organisée dans les Alpes-Maritimes s’était tenue à la Fondation Maeght en 2010, avec cette fois-là aussi le soutien du département. Celle-ci, inaugurée le 25 du moi se poursuivra juqu’au 15 octobre.
Eric Ciotti président de l’institution départementale rappelait combien « le passé de la Galerie Lympia est riche et intimement lié à l’histoire de notre territoire et aux apports des régimes successifs qui ont façonné son identité, son patrimoine, son style tout au long des XVIIIè et XIXè siècles. » Il tient, lors de l’inauguration à saluer l’architecte des bâtiments de France, Luc Albouy, le cabinet d’architecture Martin Ricci et l’ensemble des équipes investies dans cette campagne de restauration longue, complexe et techniquement très délicate.
Cette exposition présente des œuvres diverses de Giacometti, photographies, lithographies, ainsi que des sculptures de la dernière période. Car il était bien un artiste complet qui maîtrisait le dessin et la sculpture, mais qui était également capable de parler de son art et d’avoir une réflexion sur son esthétique.
Au fil de l’exposition on comprend mieux les liens qui unissaient Giacometti à la Côte d’Azur, on découvre son atelier, lieu de création et lieu de vie, et l’on perçoit l’évolution des recherches de l’artiste sur la représentation de la réalité, en particulier ce vertige abyssal qui caractérisait son art et donnait à voir les personnages à travers une profondeur.
Contemporain et ami de Sartre, de Camus, de Balthus, de Derain, pour n’en citer que quelques-uns, Giacometti est, par ses œuvres, philosophe, sculpteur et peintre à la fois. Au-delà des thèmes abordés, Alberto Giacometti met le visiteur face à lui-même, à notre condition humaine et à l’expérience de la finitude et de l’effacement. L’artiste l’a rappelé à maintes reprises, il ne voulait pas d’un art lisse car « une sculpture n’est pas un objet, elle est une interrogation, une question, une réponse. Elle ne peut être finie ni parfaite. »
* L’aménagement des salles d’exposition du pavillon de l’horloge et des anciennes galères a coûté en tout près de 3 millions € (2,1 millions pour les anciennes galères inaugurées en février dernier et 690 000 € pour le pavillon de l’horloge). Le Conseil départemental consacrera cette année 18,1 millions € à la Culture.