Cannes : Le maire de Lyon En Marche pour Macron…
Gérard Collomb était venu au Mipim promouvoir, en tant que président de la Métropole de Lyon, promouvoir les projets de développements immobiliers. Il en a profité pour répondre à l’invitation de Philippe Buerch, animateur de « La Droite avec Macron » qui lui a proposé d’intervenir lors d’une réunion publique organisée en son honneur. En acceptant, le sénateur-maire démontrait ainsi que ce qui l’avait convaincu de soutenir le candidat aux Présidentielles, c’était notamment sa façon de transcender le bipartisme qui structure, caricature et affaiblit le fonctionnement naturel de la démocratie.
- Gérard Collomb - photo Arthur Empereur -
Organisée en quelques jours, la réunion qui faisait suite à celles de Corinne Lepage et de Renaud Dutreil à Cannes, avait fait le plein de curieux et de sympathisants venus écouter cette personnalité énergique qui a su faire de sa ville une capitale économique de poids, la projetant dans le XXIème siècle. Lyon occupe en effet la 39ème place au classement mondial des villes les plus attractives au monde, juste devant... Paris. Donc, Gérard Collomb était là pour parler du programme d’Emmanuel Macron. Une audace dans un département acquis à la droite traditionnelle et par défaut, au Front national. Une hardiesse dans une ville où les Cannois ont donné une large majorité à David Lisnard qui a choisi lui de soutenir dès le début le soldat Fillon. Il est peu probable en effet qu’à Cannes ou dans les Alpes-Maritimes un élu de la majorité suive l’exemple du sénateur LR Jean-Batiste Lemoyne qui, après avoir jugé que l’alternance était devenue impossible avec Fillon, vient de se mettre « En Marche ». Car, on l’aura deviné, la conséquence d’un tel ralliement est l’immédiate exclusion de son parti d’origine .
Dans ce contexte local où tout paraît verrouillé et figé, l’initiative de Philippe Buerch et de son équipe est d’autant plus audacieuse et risquée. Mais qui n’ose rien n’a rien, d’autant que Gérard Collomb n’est pas pessimiste. Il prédit un effet boule de neige aux législatives en cas de victoire de son candidat. Interviewé par le quotidien Nice-Matin, le maire de Lyon parlait même « d’une vague capable de tout emmener avec elle »… On peut aussi dans la foulée, s’interroger sur les conséquences des affaires Fillon sur l’électorat acquis au candidat vainqueur des Primaires de droite. On peut parier à son égard sur un léger... effritement.
Philippe Buerch en présentant son invité, ne se gêna pas pour enfoncer le clou, constatant jour après jour, que de plus de plus de personnes se mettent En Marche, attribuant ce résultat à la vision et au charisme de son leader… Devant une assemblée dont on pouvait imaginer qu’elle était largement de sympathisants de droite, il salua Gérard Collomb comme le parfait exemple de la volonté d’Emmanuel Macron, d’aller au delà des clivages traditionnels. Un sénateur-maire socialiste face à un électorat de droite, c’est en effet assez culotté mais c’est aussi un message d’espoir d’une entente nouvelle, d’une « France qui ne peut être qu’ouverte et généreuse, forte et influente, accessible et exigeante. Une France qui met en pratique ses trois valeurs fondamentales : l’égalité des chances, la fraternité au sein de la République, et la liberté de vivre dans le respect des autres et de la loi. »
Et Philippe Buerch ajoutait : « Et nous, nous avons fait notre choix, le choix du progrès, de l’audace, et de l’invention, le choix de nous ouvrir sur le monde et de pleinement investir l’échelon européen... Nous avons fait le choix de prendre le risque d’entreprendre, le risque d’avoir des idées neuves et de construire quelque chose d’inédit. » CQFD !