Tribune libre : « Homo politicus »...
Réflexions pédagogiques aussi, de feu Albert Viborel, Directeur général des Aéroports de la Côte d’Azur durant 35 ans.
Il existe dans nos sociétés, d’après
Montesquieu, un souverain, et trois pouvoirs : le législatif,
l‘excécutif et le judiciaire.
En démocratie le souverain est le peuple. Il délègue, par l’élection, à « l’homo politicus » une partie de ses pouvoirs au législatif qui fait les lois, une autre partie, toujours par l’élection, à l’exécutif qui les applique.
Quant au judiciaire (fonctionnaires mal payés), il tient sa légitimité et son existence des deux autres pouvoirs. Il est lui-même divisé en deux catégories, les juges « assis », inamovibles qui jugent et les juges « debout », les procureurs, qui poursuivent et qui dépendent (plus ou moins) de l’exécutif.
Les relations entre les pouvoirs et notamment entre le judiciaire et l’exécutif ont souvent été conflictuelles (voir les luttes entre les Rois et les Parlements ). En tout état de cause les juges, le pouvoir judiciaire, n’a pas vocation à poursuivre les deux autres pouvoirs.
Ce qui ne veut pas dire que « l’homo politicus » est au dessus des lois. Hors de ses fonctions, il est comme tout citoyen passible de toutes lois. Dans ses fonctions, par contre, et notamment pour l’exécutif, il est responsable de ses actes mais pas devant les juges ordinaires qui n’ont rien à lui demander et auxquels il n’a rien à répondre. Il jouit d’un immunité de juridiction et non d’une irresponsabilité. Il n’est responsable que devant la Haute Cour.
Le Conseil constitutionnel consulté sur ce sujet a donné l’avis précèdent. Mais pour des raisons électorales évidentes à la veille d’élections, les médias, plutôt que d’informer caressent le peuple, le souverain et aussi le client dans le sens du poil et le flattent dans l’un des ses désirs fondamentaux, l’égalité. Pourquoi lui et pas moi ? C’est la question fondamentale !
« L’ultime rempart contre l’injustice » n’est pas les juges. Le rempart contre l’injustice est la démocratie organisée comme Montesquieu l’a décrite. Que chacun reste à sa place et remplisse correctement ses fonctions et il n’y aura d’injustices que celles inhérentes à la nature humaine, laquelle, vous le savez, est loin d’être parfaite.