L'amnistie présidentielle de Guy Drut fera-t-elle jurisprudence ?
Henri Sérandour, le charismatique président du Comité olympique français sera-t-il le suivant sur la liste des bénéficiaires ?
Henri Sérandour, président du Comité national olympique et sportif français, avait été de ceux qui avaient applaudi bruyamment à l'amnistie présidentielle de Guy Drut. Il devait déjà avoir reçu sa convocation pour le tribunal correctionnel de Paris où il comparaîtra le 30 juin pour prise illégale d'intérêts. L'amnistie de l'ancien ministre des sports tombe à point. Pourquoi ne pas imaginer qu'il puisse en bénéficier lui aussi au titre de la loi d'août 2002 concernant les personnes ayant rendu service à la Nation, notamment dans le domaine sportif…
Henri Sérandour avait ajouté que la suspension de Guy Drut avait "un peu pesé" sur l'échec de la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2012.Que Bertrand Delanoë se rassure, il n'est pas la cause unique de ce fiasco à la française. La condamnation de Guy Drut à 15 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende avait eu pour conséquence sa suspension au CIO dont il est membre. L'amnistie présidentielle devrait lui permettre de siéger de nouveau mais le prestige du champion olympique risque d'être passablement amoindri. Que vaudra sa parole, lors d'un débat de fond sur l'intégrité des athlètes, sur leur probité ? Que vaudra celle de Henri Sérandour ?
Si Guy avait été condamné pour avoir bénéficié d'un emploi fictif, Henri pourrait l'être pour avoir favorisé l'embauche de sa femme par une société de communication qui a ensuite décroché un contrat avec l'instance nationale dont il est à la tête. Un préjudice estimé à 225.000 euros et passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Lui aussi risque d'être suspendu de l'organisation mondiale du sport olympique. La France a pour l'instant trois représentants à ce comité décisionnel. Jean-Claude Killy reste bien isolé, seul symbole d'un sport propre et qui, à l'époque de ses exploits était encore amateur. Un sport qui est devenu, grâce à Jacques Chirac, le meilleur moyen de passer, sans trop de casse, à travers les aléas du système judiciaire…
- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2006 -