Alpes-Maritimes : contrôle des autocars reliant l’Italie au Maroc…
Comme chaque année depuis plus 40 ans, pendant les mois d’été, des lignes d’autocars (et des voitures particulières aussi) circulent entre l’Italie, la France et le Maroc via le détroit de Gibraltar. Les autocars empruntent le plus souvent les autoroutes de la région.
- des contrôles pour éviter cela - photo © Dreal Poitou-Charentes, 2015 -
La circulation de ces autocars pose en effet un réel problème de sécurité routière. Plusieurs accidents mortels se sont produits par le passé, car les véhicules sont généralement vétustes, en mauvais état et en rop souvent en surcharge. Les autocars tractent généralement des remorques bondées alors même que leurs soutes et une partie des sièges sont remplis de bagages voire de petit ou gros électroménager. Le non-respect récurrent des temps de conduite et de repos des conducteurs renforce le risque d’accident.
Face à ces pratiques, la DREAL organise tout l’été des contrôles ciblés sur ces autocars. Depuis le début de l’été : un premier contrôle a déjà eu lieu sur l’aire d’Antibes Nord de 23h à 7h la nuit du 1er au 2 juillet dans le sens Italie-Maroc. Un autre a été organisé la nuit du 29 au 30 juillet aux mêmes heures, sur l’aire d’Antibes Nord.
Plusieurs difficultés se présentent lors de ces contrôles : obtenir l’autorisation d’immobiliser une aire de stationnement sur l’autoroute en pleine période de chassés-croisés d’été ; parvenir à intercepter les autocars à la sortie du péage d’Antibes, alors même qu’il y a un flot continu de véhicules qui circulent sur l’A8 ; garantir la sécurité des usagers et des contrôleurs pendant l’opération de contrôle (plusieurs cars peuvent se retrouver simultanément contrôlés, engendrant plus d’une centaine de voyageurs sur l’aire de contrôle pendant plusieurs heures de nuit où la visibilité est limitée) ; conduire l’opération de contrôles avec des conducteurs pas toujours coopératifs et faisant semblant de ne pas comprendre le français ou l’anglais ; gérer le mécontentement des conducteurs et des passagers, sachant que pour faire cesser l’infraction, il est généralement nécessaire de procéder à l’immobilisation de l’autocar ou a minima au déchargement d’une partie des bagages et marchandises ; assurer le stockage des bagages et marchandises avant qu’un véhicule, autre que celui qui était en infraction, vienne les charger...
Le tout dans un contexte d’État d’urgence, avec le récent attentat de Nice, et faisant suite aux manifestations sur la loi travail et à l’Euro 2016, où les forces en tenue ont déjà été très sollicitées. Ce type de contrôles, en plus du travail effectué par les autorités marocaines sur leur territoire, permet : de limiter les infractions à la réglementation. Les situations observées sont moins démesurées que par le passé. Par exemple on n’observe plus d’autocars circulant sans visite technique ou d’autocars dans lesquels la moitié des sièges ont été retirés pour y stocker des bagages et des marchandises ; de limiter le nombre d’entreprises en faute.
Des lignes reliant la région de Nice au Maroc étaient également contrôlées les années passées. Il semblerait que « la peur des gendarmes » et des contrôles aussi, aient conduit les entreprises concernées à améliorer leurs pratiques.