Marseille : Raphaël Ponson, le peintre des jours heureux...
lumière et douceur, nostalgie aussi…
Parmi les artistes peintres, Raphaël Ponson (1835 – 1904) est un de ceux qui traduisent le mieux le charme d'une époque révolue. Il y a les ciels, les vagues, la représentation touchante d'un mode de vie aujourd'hui disparu. « La Fondation Regards de Provence » sort de ses tiroirs quelques-unes de ses toiles et aquarelles. Soit, ajoutées à celles de collectionneurs privé et de différents musées, quatre-vingts pièces.
- Cabanon
au Vallon des Auffes,
huile sur toile marouflée sur carton 38,5 x 61
cm, Collection particulière
reproductions Aleksander Rabczuk -
Fils
d’un décorateur de théâtre qui lui enseigne les rudiments de la
peinture, Luc Raphaël Ponson suit les cours des Beaux-Arts à
Marseille où il est l’élève d’Emile Loubon, qui lui apprend la
pratique de la peinture en plein-air et à construire des paysages
dans le respect du ton local. Il se rend à Paris en 1855 et 1856,
puis en Italie où il complète sa formation et se fixe ensuite
définitivement à Marseille. Il donne alors des vues du port et de
la Corniche, d’Allauch et de Martigues, parfois encore entachées
d’une certaine raideur. Puis s’affirme un style où s’estompent
les souvenirs du classicisme et s’affirme sa fougue.
Dès 1861, il participe au Salon de Paris. En 1865 commande lui est passée pour décorer les appartements de la Préfecture ; en 1869, il réalise la décoration des salles du Museum au Palais Longchamp et les récompenses officielles s’enchaînent. Raphaël fait de Marseille et de ses proches environs ses sujets préférés. Certainement un des tout premiers à mettre les calanques en vedette. Sormiou et Morgiou bien sûr, il s'établira un temps à Cassis dont il peindra le port.
- La
Réserve, au Pharo,
huile sur toile marouflée sur carton 37 x 58 cm,
Collection particulière -
Ses tableaux répondent à la demande d’une clientèle de marcheurs désireux posséder en image les lieux dont ils ont découvert la beauté. En 1872, le critique d'art Marius Chaumelin, reconnaît à la peinture de Ponson ce rôle de mémento des lieux pittoresques et des jours heureux. Évoquant une côte qui « présente les falaises les plus abruptes, les calanques les plus solitaires, les ravins les plus profonds, les roches les plus colorées et les plus bizarrement dentelées qu’on puisse rêver ». Il remercie le peintre d’avoir ravivé l’impression des « journées bénies » qu’il a « passées au beau temps de sa jeunesse au milieu de cette nature sauvage ».
Les scènes qu'il choisit d'illustrer nous décrivent l'ordinaire de cette époque. Le temps s'est arrêté et la douceur des couleurs, la lumière souvent tamisée idéalise chaque instant volé à Chronos… « Ponson excelle dans les temps couverts qui filtrent cette lumière autant que dans l’intense réverbération des roches que rend un éclaboussement de touches, dans les vues au ras de l’eau qui s’étale en calmes replis ou scintille d’écume, fraîches lumières matinales, pleins soleils de midi ou crépuscules miroitants…. »
- Le
remaillage des filets,
huile sur toile marouflée sur carton 100 x
173 cm, Collection particulière -