Guy Drut requalifié, Jacques Chirac disqualifié.
Quel exemple pour les jeunes, quel message pour les politiques !
Grâce à son entraîneur…es-politique, le coureur de haies pourra de nouveau porter devant le CIO la parole de la France, plus vite, plus haut, plus fort… Plus vite, plus haut, plus fort ? Pas si sûr, car quelle valeur aura alors cette parole devant ses pairs ?
Quelle mouche a piqué encore une fois notre président ! Quel besoin avait-il d'utiliser son pouvoir discrétionnaire, vestige d'un pouvoir monarchique ? Et, Guy Drut avait-il vraiment besoin de cette absolution ? Ancien ministre des sports, député, maire, conseiller régional, adjoint au maire de Paris, ces titres le rendent éligible à une confortable retraite, sans compter les divers jetons de présence qu'il doit continuer à cumuler ici et là.… On imagine mal qu'il connaisse des fins de mois difficiles… Reste l'amour propre. Cela compte pour beaucoup d'entre nous. Mais, ressort-on totalement propre d'une amnistie qui ne statue pas sur le fond ? En tout cas, l'amnistié ne risquera pas de perdre le droit de porter sa légion d'honneur et ses autres mérites ou l'humiliation de devoir les rendre.
Guy Drut a laissé une trace dans l'histoire du sport français et de l'olympisme. Merci au grand champion ! Il vient de laisser une autre marque dans l'esprit du public, mauvais exemple de mélange des genres. Il n'est pas le seul athlète a s'être retrouvé, après les jours de gloire, à se présenter devant la Justice. Tel boxeur, tel footballeur, tel joueur de rugby a fauté. Guy Drut vient d'ajouter son nom à la liste. Et, l'amnistie présidentielle risque d'être peu efficace pour provoquer une "amnésie" de l'histoire. A moins que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Car, l'amnistie, une fois prononcée, n'autorise plus personne à évoquer le sujet. Il semble que cette dernière affaire a tellement secoué l'opinion qu'il y a peu de chance qu'elle soit appliquée. Cela risquerait d'être davantage encore embarrassant…
En d'autres temps, en d'autres lieux, l'indélicat pris sur le fait et condamné, s'en allait, penaud, la queue entre les jambes…aux USA, ceux qui sont pris, le pantalon en bas des jambes, à tromper leur femme, ou en flagrant délit de mensonge, voient leur carrière politique détruite à jamais. Ils n'y pensent même plus…
Ici, on est plus souple, que ce soit en ce qui concerne la vie privée que la vie publique. La liste est longue des condamnés qui, leur peine exécutée, se retrouvent à briguer un autre mandat…et l'obtienne…
Dernier rempart à la grogne qui gronde dans les rangs mêmes de la majorité, Jean-Louis Debré, le fidèle parmi les fidèles, évoque une amnistie "ravageuse", contrebalancée aussitôt en qualifiant ce geste de "courageux". J.L. Debré ne sait plus comment protéger son chef…contre lui-même. Cela remonte à loin certes mais le mouvement, comme chez les serials killers, s'accélère ; le temps entre deux bourdes diminue. Quelle sera la bourde finale ? Une nouvelle dissolution du Parlement, Sarkozy Premier ministre, pour mieux le déconcentrer et faire gagner un candidat de gauche ou de l'extrême droite ? Tout est envisageable avec ce diable d'homme !
- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -