La mer dépotoir, la Méditerranée aussi.
Que ce soit Cannes ou Antibes, toutes les villes du littoral sont concernées par la pollution des mers.
- De
la terre à la mer, il n'y a qu'un pas... trop vite franchi -
Heureusement tous les touristes ne se baignent pas comme on peut le remarquer notamment sur les plages de La Croisette. Encore plus rares sont ceux ou celles qui mettent la tête dans l'eau. Mieux vaut d'ailleurs car si hors de l'eau, « my tailor in rich » et si rien ne flotte à la surface, au fond des baies, « my cigarettes are finished »… et leurs mégots aussi…
Pourtant, il suffit souvent d'un masque et d'un tuba, voire de simples lunettes de piscine pour prendre conscience de la situation, même si comme c'est souvent le cas en matière de pollution, ce qu'on voit n'est que la partie… émergée de l'iceberg. En effet, rien ne disparaît, la pollution qu'elle soit visible ou invisible se dilue, voyage, s'agglomère… Les débris de plastiques forment on le sait maintenant de vastes étendues au milieu des océans.
Le plongeur Laurent Lombard avait fait le buzz en avril dernier en filmant les fonds marins à moins d'une encablure de la Croisette et de ses Palaces… La vidéo publiée sur les réseaux sociaux était impressionnante, des milliers de déchets de toutes sortes tapissaient les fonds. Un descriptif suffisamment explicite et convaincant pour que la mairie cannoise s'inquiète et décide de vite réagir en envoyant quelques équipes écumer les fonds.
Cette fois, c'est la Fondation WaterTrek qui vient taper à la porte et essayer de réveiller le défenseur de la nature qui sommeille en chacun de nous (du moins on l'espère…). Elle a en ligne de mire la ville d'Antibes mais toutes les villes côtières sont concernées au même titre. Le 27 décembre dernier, des membres de la Fondation se sont immergées au devant des plages jouxtant les remparts d’Antibes, afin de faire une mission d’observation des fonds marins, terriblement affectés suite aux intempéries du mois d’octobre. Ils ont pu constater qu'un nombre très important de déchets plastiques ou métalliques jonchent les fonds à quelques mètres seulement des plages et des remparts de la vieille ville. Une vidéo diffusée sur le réseau social FaceBook en apporte la preuve.
Il est évident pour ceux qui nagent et plongent que les fonds marins de la Côte d’Azur ont besoin d’être nettoyés et surtout préservés. Cela passe par une sensibilisation et une pédagogie auprès du grand public afin d’éveiller au plus vite les consciences sur une protection durable des écosystèmes aquatiques. De nombreuses municipalités du littoral azuréen semblent plus au courant de la situation qu'elle ne l'étaient. Certaines sont désormais prêtes à prendre des mesures mais elles ont besoin, nous craignons, que des associations et des particuliers leur rappellent leur devoir et les poussent à agir car, encore une fois, cette pollution n'est visible que si l'on met la tête sous l'eau et qu'on ouvre les yeux…
En 1997, le commandant Cousteau et Yves Paccalet publiaient un livre réquisitoire : La mer blessée, la Méditerranée (Flammarion). Ils s’interrogeaient déjà : « Les hommes sauront-ils préserver les richesses naturelles de la Méditerranée. Et celles de toutes les autres mers ? Apprendront-ils enfin que, de leur sagesse, dépendent leur survie, la perpétuation de leur espèce, le destin des générations futures ? »
Aveuglés par des guerres de territoires et de religion, absorbés par leur cupidité et leur soif de consommer des biens pas toujours renouvelables, les hommes se montreront-ils capables de se préoccuper de l'essentiel ? Bonne année, bonne santé !