Polluer : un luxe
qu'auront de moins en moins les générations futures. Dans un proche avenir, cela sera réservé aux riches.
Pour tenter de freiner l'usage inconsidéré de l'eau, un projet de loi prévoit en France d'augmenter les taxes. Les agriculteurs seront les premiers concernés. Puis viendront les producteurs d'engrais, d'herbicides et de pesticides. Le consommateur, parce qu'il se trouve en bout de chaîne, subira de plein fouet toutes les augmentations, car chaque intermédiaire, s'empressera de les répercuter sur son prix de vente… Plus les produits seront considérés comme toxiques, plus ils seront taxés, jusqu'à 3 euros par kilo.
Polluer va devenir un luxe réservé à ceux qui ne comptent pas et qui ne se préoccupent pas des lendemains. On n'en est pas encore à d'attaquer aux sources…des pollutions, en interdisant par exemple la mise sur le marché de tel ou tel produit jugé dangereux. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? Au nom de la liberté d'entreprendre ?
Dans la même logique, on laisse se construire des véhicules capables de dépasser très largement les vitesses maximales, et d'autres dont la consommation de carburant est des plus substantielle. Idem pour la fabrication et la vente de matériels bruyants. La liste est grande de ces incohérences.
Des phénomènes sont en train de réguler, bien malgré nous, notre gestion insouciante de nos ressources dont la plupart, nous nous en apercevons bien tardivement, ne sont pas renouvelables. Ainsi, le prix du pétrole atteint des sommets et les acheteurs de voitures commencent à trouver la facture un peu trop salée. Conséquence, ils deviennent, par la force des choses, plus raisonnables. Ils sont de moins nombreux, aux Etats Unis, à se ruer sur les 4 x 4 et les grosses cylindrées.
Au point que General Motors se "casse la gueule" en beauté, pour ne pas avoir anticiper la pourtant bien prévisible montée de la demande en carburant et l'épuisement des réserves mondiales. Une perte de 8,6 milliards en un an, neuf usines fermées, 30 000 ouvriers au chômage, 200 000 véhicules de moins (trop lourds, trop gourmands en énergie,…). Cher payé de ne pas avoir vu plus loin que le bout de son nez ! Pour ne pas avoir compris que l'obésité était mauvaise, pas simplement pour la santé mais aussi pour les produits d'usage courant et pour la planète…
Nous sommes confrontés à des choix cornéliens Jusqu'à présent nous croyions qu'on pouvait puiser sans compter dans notre capital, que la croissance était infinie, qu'on pouvait avoir la quantité ou la qualité (de vie). Faux ! C'est bien dommage.
- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -