Mouans-Sartoux : les convictions de la Majorité
ont des limites...
La cité gérée depuis 40 ans par des « verts à l’extérieur et rouges à l’intérieur », s’est faite sa pub en prônant le développement durable et la lutte des classes. Un élu de l’opposition, Christophe Chalier, s’est fait plaisir en mettant en évidence quelques petits... paradoxes.
Son
attention a été notamment attirée par le vote en conseil municipal, autorisant
le Maire, André Aschieri, « à
encaisser un chèque de 5 000 € de la fondation Nestlé récompensant la qualité de sa
restauration scolaire aux Nids d’Or 2014 ». C’est bien sûr toujours bon à
prendre et le concept d’une restauration durable n’est pas à remette en cause, sauf
que Mouans-Sartoux s’est toujours positionnée contre les grands groupes
exterminateurs du petit commerce, style... Ikéa. Son maire a aussi défendu le bio et l’agriculture raisonnée. Pas
vraiment la tasse de thé de la multinationale tentaculaire suisse... ni de sa
fondation/alibi qui a pour vocation « d’étudier les comportements alimentaires des Français ».
Fort
à propos, Christophe Chalier rappelle à ceux qui l’auraient oublié quelques
vérités à propos de Nestlé. Notamment que le leader mondial de
l’agroalimentaire a du sang sur les mains. La distribution, vers la fin des
années 70, de lait maternisé dans des régions d’Afrique où rares sont ceux qui
ont accès à de l’eau propre à la consommation, continuerait, selon l’UNICEF, à
provoquer de nombreux... drames. Le journal Libération
titrait même en 1998 : le lait pour
bébé, plaie des pays pauvres. 1,5 million de nourrissons meurent chaque année
faute d’être alimentés au sein.
Le
moins qu’on puisse dire c’est que la politique commerciale ultralibérale de
Nestlé fait polémique et qu’il est difficile de l’ignorer surtout pour un maire
altermondialiste et parfaitement au courant des problèmes liés à la santé. Ne
s’était pas vu confié par Lionel Jospin la rédaction d’un rapport sur les
risques sanitaires liés à l’environnement, et publié dans la foulée « La France toxique, santé, environnement :
les risque cachés » ?
Il semble donc bien qu’il y ait une... étrangeté remarquable entre le fait d’accepter un cadeau de Nestlé, si relativement modeste soit-il, et celui par exemple de voter une subvention de 20 400 € pour six projets directement liés au domaine de l’eau et de l’assainissement sur le continent africain. N’eut-il pas été plus logique et surtout plus... équitable que ce soit Nestlé qui finance avec les moyens colossaux qui sont les siens, ces programmes africains ?
Cette singularité qui frise le
contresens est confirmée par l’invitation d’André Aschieri à la présidente d’ATTAC, Susan George, venue donner une conférence à Mouans-Sartoux sur le thème « Comment les multinationales prennent
le pouvoir sur nos vies et nos démocraties ». N’est pas cohérent qui
veut ! CQFD.