Concert
- poème -
Cordes et cuivres
Versent dans l'ombre
Le goût de vivre
Sans lieu ni nombre
Le soir est ivre
De parfums sombres
Leurs noms évoquent
La lueur grise
D'autres époques,
Elle est esquisse
Mais équivoque
Flûte, trombones,
Chansons de nègres,
Des saxophones
La plainte aigre,
Rires de femmes
Légers et maigres
Cuivres et cordes
Corps et guitares
Parfois s'accordent
Puis se séparent
Telle une horde
De gens bizarres
Tambours de basque
Et mandolines
Bercent les masques
De colombines
Tantôt fantasques,
Tantôt câlines
Des ombres dansent,
Mélancoliques,
Sur la cadence
D'une musique
Et de silences
Que rien n'explique
Cordes et cuivres
Couleurs et formes
Viennent revivre…
Et puis s'endorment.
16 août 1954
Fernand Dartigues
- mention : www.pariscotedazur.fr -