Municipales : la Justice a des cartes

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Le maire de Fleury-Mérogis demande une accélération des procédures pénales. À la veille des élections municipales, voilà qui pourrait, ici et là, changer la donne.


David Derrouet, maire de Fleury Mérogis, vice-président de l'agglomération du Val d'Orge et député suppléant, en a marre. Vingt heures chrono après la démission du PS de Philippe Esnol, sénateur-maire de Conflans-Sainte-Honorine, il rend lui aussi sa carte. Hollande n’a pas tenu ses promesses de campagne et pis c’est tout !

Par définition homme de terrain, il constate le décalage qui existe entre le sommet de l’Etat, les institutions et les élus qui, inondation ou pas, sont aux prises avec la réalité. Il met l’accent sur le système judicaire tel qu’il fonctionne ou plutôt tel qu’il mal fonctionne... Il demande une accélération des procédures avant les élections municipales. Voilà qui pourrait bien sûr changer l’issu de bien des rendez-vous électoraux dans l’hexagone...

Mais la Justice manque de moyens et la volonté politique n’y est pas. Il y a comme un accord tacite entre les divers acteurs concernés. On ne touche pas à l’approche des scrutins aux dossiers politiquement sensibles. Not in my election year disent nos amis Anglo-Saxons. Or, en France, il y a toujours une élection à l’horizon. Alors, les années passent, les délais de prescription courent, les réseaux se mettent en branle et agissent, les dossiers s’enterrent pour éventuellement ressortir à un moment... jugé politiquement opportun. On est loin d’une justice idéale et surtout impartiale.

Pour le maire de Fleury-Mérogis, les affaires de corruption politique, banalisées sur la place publique, sans que la justice ait les moyens d’y répondre avant les échéances électorales, tendent à banaliser l’idée que toute la classe politique serait corrompue. Les années 2012 et 2013 auront été marquées par une multitude de mises en cause d’élu(e)s, qu’il s’agisse de probables détournements de fonds, de prise illégale d’intérêts ou encore de conflits d’intérêts. Si certaines affaires jugées ont clairement permis d’éclairer les françaises et les français sur la culpabilité de certains, d’autres investigations sont en cours, sur fond soit de rumeurs, soit de faits qui semblent avérés.

Et David Derrouet de conclure :

Si on peut aisément imaginer que des jugements rendus avant les élections municipales conduiraient sans nul doute à un électrochoc politique national, celui-ci est une des conditions nécessaires au rétablissement de la confiance entre les citoyens et la justice.

CQFDire et dénoncer !