Mandelieu : le ralliement d’Henri Leroy au tandem
Brochand Lisnard ne fait pas que des heureux...
Le ralliement spectaculaire du maire de Mandelieu La Napoule au couple qui tient les rennes de la ville de Cannes, a surpris plus d’un électeur de Cannes, du Cannet comme de Mandelieu...
Le revirement d’Henry Leroy en faveur de la politique cannoise est pour le moins déroutant voire troublant. Les témoins des attaques frontales et publiques du maire de Mandelieu envers celui de Cannes, pouvaient logiquement penser que la dureté des mots prononcés rendrait toute réconciliation impossible. Mais en politique rien n’est impossible, la preuve en est...
L’argument principal avancé par un proche du maire, serait le fait que l’intercommunalité « Pays de Lérins » devait se réaliser d’urgence sur la base de cinq communes partenaires (Le Cannet, Mougins, Mandelieu, Cannes, Théoule), pas plus pour l’instant. Et qu’il revenait à Cannes d’être le centre de cette nouvelle structure dont l’existence était devenue une obligation légale. Ce n’est sans doute pas la seule raison de cette métamorphose et les spectateurs de ces joutes dont les enjeux sont d’importances pour la vie des cités concernées, imaginent à tort ou à raison, bien d’autres prétextes...
- Jean-Valery Desens -
Pour Jean-Valery Desens, élu de la majorité en 2008 avec la délégation de l’instruction publique, les explications données ne l’ont pas convaincu et il annonçait hier dans un communiqué rendu officiel, qu’il prenait ses distances avec les choix politiques du maire dès le conseil municipal du 23 septembre prochain. Il serait rejoint dans cette démarche par Christiane Lorin, élue du groupe majoritaire elle aussi.
Jean-Valery Desens en profite pour mettre les points sur les i. Selon lui, « l’organisation de la vie politique choisie par le maire entouré de son cabinet ne permet pas la discussion entre élus de la majorité et de l’opposition. Ceci est le cas dans les débats durant le conseil municipal tout comme au sein des différentes commissions ou dans les choix qui permettent d’attribuer les logements sociaux, les subventions… »
Mais c’est « le comportement versatile » du maire qui l’inquiète le plus : « La gestion d’une commune d’environ 20 000 habitants oblige l’exécutif à avoir une ligne politique cohérente et constante qui s’ajuste avec rigueur et réflexion tout au long du mandat. Si l’intérêt général doit primer sur tout, il n’autorise cependant pas tous les comportements et n’oblige pas à renier certaines valeurs. Pendant une décennie le maire sortant a répété publiquement à maintes reprises que la ville de Cannes était mal gérée, que son maire l’avait surendettée, que les choix faits étaient les mauvais. Pendant une décennie le maire sortant a répété publiquement à maintes reprises que l’équipe municipale cannoise voulait profiter des terrains de notre commune pour y installer ses infrastructures de manière hégémonique (station d’épuration, Bastide Rouge, BHNS, infrastructures routières dans la zone des Tourrades).
Aujourd’hui tout aurait changé ? Le duo cannois inefficace et incompétent aurait finalement fait un excellent travail, les personnes peu fréquentables seraient devenues des amies et la gestion de la ville de Cannes serait un exemple au point que le premier adjoint pourtant si mauvais gestionnaire ferait désormais un excellent maire... »
L’élu mandelocien s’étonne ainsi de cette singulière alliance et se demande si l’intérêt des habitants de la commune est bien pris en compte dans cette nouvelle donne. En attendant les prochains rendez-vous électoraux, c’est toujours « Rendez-vous à OK Corral » dans l’extrême ouest des Alpes-Maritimes.
NB : on se rappellera qu’Henry Leroy s’était présenté à la députation contre Bernard Brochand en 2008, ce qui avait donné lieu à une campagne... mouvementée et mémorable. Il avait ainsi empêché le député sortant d’être élu au premier tour comme tous ces collègues de l’UMP dans le département. Apparemment celui-ci ne lui en aurait pas gardé rancune... ou alors.