D'accord, pas de CPE, mais quoi à sa place ?
sa mise au placard ne donnera pas davantage de travail aux chercheurs d'emplois.
Pour les retraités ou en passe de le revenir prochainement, CDD, CDI, CIE, CAE, CNE, CPE, c'est un peu du chinois. S'ils se préoccupent de l'avenir de leurs petits enfants, encore aux études, ils savent alors que c'est en rapport avec l'emploi, le marché du travail. Ils savent aussi ou devraient le savoir : le monde change, le monde a changé. Ces retraités là ont surfé, sans y prêter attention, sur la vague des trente glorieuses. Comme si c'était un dû ! De l'énergie pas chère et un pouvoir d'achat qui monte, qui monte…
Ce temps là est révolu. Il ne sert à rien de descendre dans la rue pour réclamer l'abolition du CPE. Comme si on pouvait obliger les entrepreneurs à embaucher lorsque le carnet de commandes est vide ! La population augmente, poussée par une immigration qui vient se réfugier chez nous pour échapper à la misère. Des solutions miracles, tout le monde les appelle de ses vœux. Y en a-t-il d'ailleurs ? La gauche risque de n'avoir dans son escarcelle que le secteur public pour donner du travail aux demandeurs d'emploi. Une fausse bonne solution qui, à terme, ne résout rien. Plus de fonctionnaires, payés par un nombre de plus en plus faible de travailleurs et d'entreprises qui ont aussi à régler la retraite de leurs aînés.
Le gouvernement propose le Contrat premier emploi. Un pis-allé ? Pas pire en tous les cas que les CDD de trois mois, les emplois intérimaires et les stages peu ou pas rémunérés qui font le bonheur d'agences spécialisées. L'opposition, en manque de programme et de solutions, s'est focalisée sur cette tentative gouvernementale qui mériterait au moins d'être essayée. Une gauche qui a su manipuler le peuple des universités, des lycées et des collèges, prompt à s'enflammer, à brûler les livres, à jeter les ordinateurs au milieu, à casser du bourgeois et du patronat à tire-larigot. Les syndicats y ont vu là une belle opportunité tandis que les intellectuels de gauche se pourléchaient les babines, à la perspective d'interminables débats…
C'est au tour de ce beau monde de surfer sur la vague de la contestation, de faire son mai 68. Facile. ! Mais que proposent-ils, ces objecteurs ? Rien de bien sérieux ; la situation est telle qu'il n'y a pas une solution mais sans doute de petites qui, une plus une autre, pourraient minimiser les effets dévastateurs de la mondialisation. Car c'est bien de cela dont il s'agit. Nos pays développés sont arrivés au sommet du dit développement, il leur reste à réfléchir sur un phénomène qui se précise, celui de la décroissance.
Les pays émergeants ont, eux, l'avenir devant. Ils partent de zéro. Zéro social, zéro droit de l'homme, zéro protection de l'environnement et développement durable… Nos banlieues ont flambées, nos écoliers sont maintenant dans la rue qui chantent la Carmagnole. La gauche se frotte les mains, attendant de ramasser les dividendes de l'échec inéluctable du CPE. La droite se mort les doigts, se rappelant mais un peu tard, que la France n'aime pas les réformes, que son peuple a pris des habitudes de confort dont il ne veut changer à aucun prix. Il se laisse mener dans des impasses, livrant des combats d'arrière garde faisant comme si… le monde n'était pas en train de changer.
On reproche aux Français d'avoir la mémoire courte. Il y a pire : c'est de ne pas se servir de la mémoire dont ils disposent, pour envisager un avenir qui soit réaliste.
- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2006 -