Jeux Olympiques : bilan peu flatteur pour

l’équipe australienne de natation.

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Catégorie Pieds dans le plat

C’est l’heure des bilans et celui de l’équipe australienne de natation est pour le moins décevant. Depuis la fin des années 50, les nageurs aussi bien que les nageuses australiens, aidés par des entraineurs ambitieux et novateurs, ont marqué leur discipline. Toujours ou presque aux avants postes. Tout le monde sait nager là-bas, pratique le surf, la plongée, le water-polo, avec de solides bases techniques. Des piscines, en veux-tu en voilà où les stages pour débutants ou pour experts foisonnent. Difficile de faire l’impasse sur ce sport. De cet état de fait, se dégage logiquement une élite. Une élite toujours présente lors des grands rendez-vous internationaux en dépit de la contrainte liée à sa situation dans l’hémisphère sud qui l’oblige à être en forme à contre calendrier. Pas une mince affaire...

Ainsi, lors de ces derniers Jeux olympiques londoniens, les observateurs ont été surpris de voir repartir les athlètes australiens avec aussi peu de médailles. Une seule en or, obtenue dans le relais 4x100 mètres nage libre par les femmes, six d'argent et trois de bronze. Il faut remonter à 1976 pour voir revenir au pays les équipes australiennes sans titre individuel. On comprend mieux, que de retour, le public et les médias cherchent à comprendre cet échec.

De leurs côtés les responsables techniques et administratifs cherchent aussi. Des rumeurs se sont mises à circuler : de mauvaises blagues et un bizutage pourraient en être, au moins partiellement, la cause. Le directeur technique national, Kevin Neil, veut « faire toute la lumière sur cette affaire », allant même jusqu’à envisager la suspension ou la radiation des présumés athlètes en cause. Ce ne serait pas la première fois que les instances séviraient ; elles eurent plusieurs fois l’occasion de sanctionner des actes d’indisciplines et de comportements inappropriés. Il semblerait que les membres de l’équipe de relais du 4x100 mètres nage libre masculin aient pris à leur insu (?) un puissant sédatif alors qu’ils étaient médaillables avec un James Magnussen annoncé à 47’’10, un James Roberts à 47’’63, un Matt Targett à 48’’32 et un Eamon Sullivan (en petite forme) à 48’’53. Dans le brouillard, ils finiront 4ème de la finale... pas simplement peut-être parce que ce jour-là les autres étaient plus forts.

Interrogé à ce propos, l’ancien champion olympique John Konrad qui marqua son époque avec sa sœur Elsa, explique ces mauvais résultats par un manque d’unité et de discipline au sein de l’équipe, et ce malgré un entraineur en chef dont il ne remet pas en cause les compétences techniques mais qui ne fit peut-être pas preuve de suffisamment de poigne (pas facile avec des nageurs adultes à la forte personnalité). Le fait qu’un des plus hauts responsables de la Fédération ne soit pas issu du monde de la natation, est à son sens loin d’être un atout... 


-John Konrad à droite et David Dickson, tous les deux à la piscine du Club House du Port Pierre Canto à Cannes, en 1968 -

Autre avis qui fait autorité, celui de David Dickson. Cet ancien médaillé olympique qui fit un passage en France comme entraineur au Cercle des Nageurs d’Antibes et entraineur national, sait de quoi il parle. Il a été par deux fois capitaine de l’équipe de natation aux JO (en 1960 et 64). Pour lui, cette demande d’enquête venant des médias va immanquablement diriger les critiques vers les nageurs auxquels le public s’identifie le plus vite. Or c’est avant tout aux membres de la Fédération australienne de rendre des comptes. Ce sont eux qui ont fait les choix de la logistique, des lieux d’entrainement pour les stages préparatoires, comme celui d’entraineurs au détriment... d’autres. Comme les Chinois ont coutume de dire : le poisson commence à pourrir par la tête. Une indication claire de là où il faut chercher.

En Australie comme dans bien d’autres pays, les Fédérations qui gouvernent les sportifs et font la pluie et le beau temps, sont comme toute société humaine, bien imparfaites. Il semble même que plus on monte dans l’échelle de leurs responsabilités, plus les enjeux sont importants (financiers, politiques...) et plus elles le sont... imparfaites.