Ikéa, en veux-tu, en veux-tu pas ?
à Mougins et à Mouans-Sartoux chacun prend ses "marques".
S'il y a un dossier qui a fait ces derniers temps le bonheur des journalistes en mal de copies c'est bien celui concernant l'implantation d'Ikéa à Mougins. Les colonnes de Nice-Matin qui détient ici le monopole de l'information écrite au quotidien, furent largement ouvertes aux partisans comme aux opposants du projet, de façon assez équilibrée. En ce qui concerne les articles de fond sur le sujet, il nous a semblé, comme c'est souvent le cas, que l'accent était mis sur la contestation mouansoise avec une certaine complaisance, renforçant à loisir l'image de redresseur de tord de son maire.
Pour ce qui est de notre couverture sur ce dossier, au vue des réactions et des commentaires reçus, nous avons pu constater qu'il était brûlant. Bien qu'il nous a semblé que les arguments en faveur du projet l'emportaient, nous respectons ceux qui sont contre lorsque leurs arguments sont sincères et dépourvus de calculs purement politiciens.
Un de ces derniers nous incitait instamment à visiter le site Internet de Cap 3000, contestant les chiffres fournis par les partisans du projet et que nous avions de bonne foi relayés. Pourtant la visite du site Internet de Cap 3000 ne semble pas bouleverser les chiffres avancés. Ainsi, la surface du terrain est de 134.196 m2, celle des commerces de 38 660 m2 auxquels il faut ajouter la surface des 3 500 parkings "en plein air". Autre élément à prendre en considération : les 1 400 personnes qui travaillent à Cap 3000 et surtout les 25 000 personnes qui, six jours par semaine, fréquentent les commerces. Rien à voir, à priori avec le fonctionnement d'un négoce de meubles tel Ikéa, comparé avec celui d'un hypermarché alimentaire associé avec une cinquantaine d'autres enseignes dont les Galeries Lafayettes en personne.
Prenant fait et cause pour le maire de Mouans-Sartoux, ce fervent défenseur vantait ensuite avec une pointe d'humour, "le développement urbanistique choisi et non pas subi". Quoi de plus louable en effet ! De dénoncer, par-là même "le développement anarchique tel qu'on le rencontre si souvent dans notre région". Nous ne pouvons qu'adhérer à cette navrante constatation. Il reste que, même si le développement de Mouans-Sartoux a été fait avec une certaine cohérence et des choix parfois osés telle la Tour verte du Château, le développement urbain est notable. En cinq mandats de maire, André Aschieri a fait passer sa commune de 3 651 habitants en 1975 à 9031 en 1999. Pour la défense, il faut en convenir, il est bien difficile de contenir la pression démographique avec toutes les conséquences qu'elle a sur "la circulation, sur l'urbanisation et le développement du secteur". Comment empêcher les habitants des communes voisines de venir s'y établir et y dormir, comment empêcher les autochtones (12,2 % au chômage) d'aller travailler dans les communes proches ?
Que peut-on et que veut-on prouver sur un territoire de 13,52 km² avec 667 habitants au km² ? Les petites communes d'Auribeau, de Pégomas, et même celle de Valbonne ont une densité de population plus faible. Seule La Roquette-sur-Siagne se classe devant.
A trop vouloir prouver…
- mention : www.pariscotedazur.fr - février 2006 – René Allain -