Écologie : l’agriculture urbaine gagne du terrain,

à New-York et ailleurs.

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Le photographe Alex MacLean en est le témoin aérien du phénomène...

On connaissait la mode du locavore qui avait pris naissance dans l’Est des États-Unis d’Amérique. Ce mouvement encourage les consommateurs à utiliser le maximum de produits frais cultivés à proximité. Cela pour des raisons essentiellement liées à la santé. Avec des conséquences importantes sur une économie qui s’inscrit à l’inverse de la mondialisation.



- Jardins sur les toits-terrasses de New York © Alex McLean -

C’est une autre mode qui est en train de prendre ses quartiers sur les toits des villes américaines et qui fera très probablement école : l'agriculture urbaine. En effet, c’est un moyen efficace de ménager les réserves en carburants en limitant les trajets entre producteurs et consommateurs. C’est aussi un moyen de tout simplement produire davantage. Car, si certaines productions sont excédentaires ou ne trouvent pas preneurs, une partie de la population mondiale, essentiellement urbaine, souffre de la faim, au mieux de malnutrition (oublions un instant ceux qui sont malades de trop manger ou de mal manger). Ce matin encore à la radio, un présentateur rappelait les chiffres : près d’un milliard d’habitants souffre de la faim.

Sur la Côte d’Azur par exemple, le problème de l’indépendance alimentaire n’existe pas et pour cause, il n’y a pas de marge de manœuvre. Tous les terrains cultivables, la plupart et les plus riches, situés dans les rares plaines alluviales, ont été lourdement urbanisées. Il ne reste que peu d’exploitations agricoles. Elles ne suffisent même pas à couvrir une demande qui ne cesse d’augmenter, celle des produits bio. La préfecture des Alpes-Maritimes le sait bien. En cas de grève dure des transports ou d’approvisionnement en carburants, les réserves alimentaires (épiceries, marchés et supermarchés...) sont de l’ordre de moins d’une semaine. Après, ce serait l’affolement général et le début des émeutes...

Les étonnantes photos aériennes d’Alex McLean, sont donc, outre leur qualité artistique (choix des angles et du cadrage...), significatives et pédagogiques. Les terrasses haut perchées de la Grosse Pomme représentent des surfaces énormes : pas moins de 30% de la surface au sol, pour un quartier comme Manhattan. Les New-yorkais avaient d’ailleurs commencé à utiliser ces espaces improbables, en tout premier lieu pour s’y reposer. Ils sont maintenant de plus en plus nombreux à optimiser ces nouveaux territoires en y installant des verrières, des panneaux solaires, des ruches et en y faisant pousser des légumes. Ces toits verts donnent une nouvelle vie à ces buildings, jusqu'à présent symboles de la puissance nord-américaine et de son capitalisme triomphant.

À la fois pilote et photographe, Alex MacLean s’intéresse depuis plusieurs années à nos modes de vie et à nos relations avec l’environnement. Il a fondé en 1975, à Boston, Landslides, une agence spécialisée dans la photographie aérienne. Il travaille avec des architectes et des paysagistes, ainsi qu’avec des municipalités.