Monaco : Lilian Bourgeat, pourquoi faire petit lorsqu’on peut faire grand !
Histoire de nous faire réaliser sans doute que nous sommes tous les nains... de quelqu’un ou de quelque chose.
Et ce n’est sans doute pas par hasard que Lilian expose ses dernières trouvailles, à Monaco, un des plus petits États au monde… Petite aussi la galerie Artsz pour recevoir de si grands objets. Ils semblent en tous les cas à l’aise et, quelque part, grandis de cette mise en perspective.
- cône de signalisation © Lilian Bourgeat -
Lilain s’amuse, et nous amuse, c’est du moins ce qu’on pourrait croire. Lilian interpelle le voyeur, il capte d’abord l’attention des enfants qui savent par expérience de quoi il parle, de cette disproportion entre l’objet conçu et fabriqué pour des adultes. Ils les voient d’un autre œil, celui du petit qui se rend vite compte que ces objets ne sont pas pour lui, qu’il lui faut… grandir pour se hisser à leur échelle, pour appartenir à ce monde. Tous les objets ou presque leur semblent démesurés, inaccessibles, d’où une certaine frustration voire de l’angoissé ou de la colère.
Lilian se sert d’objets ordinaires pour sa démonstration : ampoule, bottes en caoutchouc, mètre, gobelets en plastique, ceux que nous ne considérons même plus. En les agrandissant jusqu’à dix fois leur taille réelle, il augmente leur échelle de valeur, les rend imposants, déstabilisants. Brusquement promus au range d’objets vedettes, ils échappent à leur banalité. On ne peut plus s’en servir de la façon habituelle, on les regarde, on les touche peut-être… impressionné, réfléchissant à un monde non ordinaire. Il est difficile de ne pas être sollicité par cette approche en plus d’un point surréaliste… et poétique.
« En prenant ces objets usuels de notre quotidien, qui nous renvoient à l’échelle de notre condition humaine, le spectateur croit pouvoir jouer de l’œuvre, mais finalement c’est plutôt l’œuvre qui se joue du spectateur… »
- Lilian Bourgeat - galerie Artsz – jusqu’au 29 septembre - 15, rue Princesse Caroline - 98000 Monaco