Une Hilton ne fait pas le Festival,
bien qu'on ait pu parfois croire le contraire.
Elle a un beau sourire et une jolie silhouette mais est-ce suffisant pour ameuter public, journalistes et photographes tout au long d'un Festival du Film ? Sans doute pas. Vaut mieux être pour cette gageure, la fille d'un géant mondial de l'hôtellerie et d'avoir décidé, condition sine qua non, de se tailler une place de choix dans le monde du paraître cher aux most beautiful people et aux vedettes de la scène. Vaste domaine où, depuis quelques années, grands joailliers et haut couturiers, avaient permis à leurs top-models de venir concurrencer les stars du show-biz, du petit et du grand écran.
Heureusement, les acteurs furent, en 2005, au rendez-vous, ce qui ne fut pas toujours le cas. Il y eu des années particulièrement pauvres où les acteurs se faisaient rares sur la Croisette. Les starlettes, elles, ont depuis longtemps disparues, remplacées par une flopée de mannequins qui viennent vanter les bénéfices de telle ou tell marque de cosmétique, de parfum, de dentifrice même. Quelques actrices, toujours les mêmes, plutôt que de passer chez un fripier - elles qu'un rien habille - préférent revêtir bijoux et robes de soirée prêtés pour un soir. Cendrillon, ne vois-tu rien venir ?
- à la manière de : Ernest Hewingway… Paris est une fête (photo Chopard)
Nous avons définitivement basculé dans le 21ème siècle. Il est loin le Blue Bar, le Petit Carlton, d'aileurs qui s'en souviens encore ? Il est loin Festival de l'ancien Palais, si laid mais si attachant, devenu avec le temps incapable de répondre aux nouveaux besoins de l'industrie du cinéma, incapable par exemple d'accueillir les 3 000 journalistes qui couvrent la manifestation la plus médiatisée après les JO qui n'aurons pas lieu à Paris en 2012 au cas ou vous ne le sauriez pas…
Les journalistes, ils n'étaient guère plus que 200 dans les années 60. L'organisation du Festival les laissa croître sinon prospérer, tout à son bénéfice. Ils durent, eux aussi se replier dans un nouveau Palais encore plus laid que le premier mais auquel il manque toujours un cœur. Ajoutée plus tard, la belle Rotonde fut, elle, dédiée aux représentants de commerce cinématographique venus y faire leur Marché.
Paris Hilton est là et bien là, envahissante créature, que certain pensent de rêve. A l'insu de son corps défendant, elle occupe la rubrique people tous médias confondus. De Gala à Paris Match, en passant par Voici, traduit dans 25 langues au moins et leurs équivalents dans 150 pays de par le monde pour qui les détails les plus croustillants de nos "people" sont un juteux fond de commerce.
Que cette poupée Barbie consentante dont, sur certains sites Internet, on aperçoit davantage que ses yeux clairs, ne nous fasse pas oublier le Cinéma qui est la trame essentielle du Festival.
L'art y est souvent au rendez-vous !
- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2006 -