64ème Festival de Cannes : Alexandre Astruc consacré, Céline Sciamma révélée,
Premiers accessits décernés par France Culture Cinéma.
Á l'initiative d'Olivier Poivre d'Arvor, directeur de la chaîne, le Prix France Culture Cinéma récompense cette année deux personnalités, d'une part pour honorer un talent confirmé (Consécration) et d'autre part mettre en lumière un jeune talent en devenir (Révélation). En 2010, le prix France Culture Cinéma, présidé par Julie Gayet, avait récompensé Ronit Elkabetz.
Entourée par Olivier Poivre d’Arvor, Sandrine Treiner, Laure Adler, Michel Ciment, Antoine Guillot, Arnaud Laporte, Marc Voinchet et Laurent Goumarre, par Serge Toubiana, Directeur de la Cinémathèque Française, et Gilles Jacob, c’est la présidente du jury, Yasmina Réza, qui appela les réalisateurs Alexandre Astruc et Céline Sciamma, à recevoir leur récompense.
- Alexandre Astruc. Théoricien du cinéma, journaliste à France-Dimanche, Combat, Objectif 49 puis plus tard aux Cahiers du Cinéma, il est rendu célèbre par un article paru dans L'Écran français le 30 mars 1948, «Naissance d'une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo». Sa carrière cinématographique avait débuté un an plus tôt lorsqu'il avait assisté Marc Allégret sur Jusqu'à ce que mort s'ensuive (1947). Mais ses vrais débuts de metteur en scène ont lieu avec un moyen métrage adapté de Barbey d'Aurevilly, Le rideau cramoisi (1953 ; un des premiers films d'Anouk Aimée), qui obtient le prix Louis Delluc. Ses films suivants, notamment des adaptations de Maupassant (Une vie) et Flaubert (L'éducation sentimentale 61), se situent à la périphérie de la Nouvelle vague, sans vraiment en faire partie. En 1968 de Flammes sur l'Adriatique marque la fin de sa carrière cinématographique. Il reviendra, à la télévision, en coréalisant en 1976 avec Michel Contat un long documentaire sur Jean-Paul Sartre, Sartre par lui-même.
- Céline Sciamma. Après avoir suivi une formation de scénariste à la Femis, le scénario de deux courts-métrages réalisés par Jean Baptiste de Laubier, alias Para One : Les Premières communions en 2004 et Cache ta joie en 2006. À vingt-six ans, elle participe à la neuvième édition du prix junior du Meilleur scénario avec 'Les Pieuvres'. Lauréate, la scénariste française présente son film dramatique qu'elle rebaptise 'Naissance des pieuvres' au Festival de Cannes 2007 dans la sélection Un Certain Regard. Une décision encouragée par le réalisateur Xavier Beauvois. Cette fiction, poignante, aborde le thème de l'adolescence et de la découverte de la sexualité. Le film reçoit le Prix Louis-Delluc du premier long-métrage et obtient une nomination pour les Césars 2008 dans la catégorie 'Meilleur premier film'. Aux printemps 2011, Tomboy sort en salle. Fidèle à ses thématiques, Céline Sciamma met cette fois-ci en scène Laura, dix ans, une petite fille qui se fait passer pour un garçon auprès de ses amis. Un an plus tôt la réalisatrice française présentait 'Pauline' au concours de scénarios 'Jeune et homo sous le regard des autres'.