Nice Côte d’Azur : Vence aura sa station d’épuration,
une avancée nécessaire et indispensable pour la qualité de l’environnement et la santé de la population...
Notre région avait beaucoup à faire dans le domaine de la collecte des déchets et de leurs traitements. La collecte et le traitement de l’eau usée font évidemment partie de ce dossier de santé publique. L’ère des puits perdus et des fosses septiques se termine. Il est grand temps de traiter par les moyens les plus performants nos déchets, ainsi l’eau que nous rejetons… Cela représente des efforts financiers considérables pour les collectivités et les particuliers. Ce sont ceux, au final, ne l’oublions pas, qui payent avec l’argent de leurs impôts. Cela représente aussi des efforts technologiques essentiels. Pour mémoire, le territoire « Nice Côte d’Azur » présente un linéaire d’environ 1 100 km de réseau d’assainissement des eaux usées et 400 km de réseaux d’eaux pluviales.
Ce n’est pas un luxe si, commune après commune, les Alpes-Maritimes se mettent en bon ordre de marche et rattrapent une partie du temps perdu. Car, les responsables administratifs et, à fortiori, les politiques, connaissaient de longue date la situation et son urgence. Il n’est pas difficile de comprendre que nous sommes de plus en plus nombreux et consommons de plus en plus d’eau pour notre confort et notre hygiène, eau qui est rejetée dans la nature ou récupérer dans les réseaux d’égouts avant de finir dans la Grand bleue, habituée depuis des siècles au pire. Une mer dont la qualité de l’eau est un atout pour l’industrie touristique, si importante ici. Le commandant Jacques Yves Cousteau avait coutume de rappeler que tout finit un jour à la mer… même si cela peut prendre plusieurs dizaines d’années.
Il y a le projet de la station d’épuration de Cannes, enfin sur les rails. Il y a d’autres qui sont encore dans les cartons. Toutes les communes touristiques du littoral n’en seraient pas encore pourvues, ce qui semblent en soi être une énormité. Que dire de petites communes de l’arrière et du haut pays grassois et niçois ? Sinon, qu’à notre connaissance, il y a encore beaucoup à faire et que certaines disposent de stations qui sont obsolètes et dont le fonctionnement laisse à désirer.
- les principaux intervenants de la présentation -
C’est maintenant au tour de Vence de s’accrocher aux wagons. Lundi dernier, Christian Estrosi, au titre de président de la communauté d’agglomération Nice Côte d’Azur et son vice-président, Régis Lebigre, maire de Vence, étaient venus présenter la dernière mouture du projet de la station vencoise.
Le député-maire de Nice rappela à cette occasion qu’actuellement, la commune traite ses eaux usées sur 2 ouvrages d’épuration qui respectent certes les normes européennes, mais sont proches de la saturation et inadaptés aux évolutions de population de la commune à l’horizon 2025. Le Schéma Directeur d’Assainissement Communautaire avait ainsi préconisé la construction d’un nouvel ouvrage unique de traitement des effluents de Vence, d’une capacité de 28 000 équivalents-habitants, extensible à 40 000 équivalents-habitants.
Christian Estrosi insista aussi sur le caractère exemplaire de la nouvelle station qui sera à la pointe en matière d’assainissement : parfaite intégration paysagère des équipements, traitement de l'eau par membranes, traitement des boues intégré sur site avec valorisation énergétique, bâtiment entièrement dépressurisé pour limiter les nuisances olfactives, projet inscrit dans une démarche de haute qualité environnementale (HQE)…
On notera entre autres performances et choix judicieux, les 650 m2 de panneaux photovoltaïques qui produiront de l’électricité, l’unité de cogénération alimentée par le biogaz issu du traitement des boues, la pompe à chaleur réversible, la réutilisation de l'eau traitée pour les besoins spécifiquement techniques, la récupération des eaux pluviales pour l'arrosage, un chantier qui promet de limiter et de contrôler les nuisances engendrées…
Le coût total des travaux est élevé, l’écologie a un prix, la santé aussi. Il est estimé à 18,5 million € H.T. Les études commencées en 2010, s’achèvent. Elles seront suivies par la consultation des entreprises candidates, la passation des marchés publics, le dépôt du Permis de Construire. Ce n’est qu’en 2014 que les élus pourront inaugurer ce bijou et les habitants bénéficier pleinement de cette installation.
A.D.