France : les zones de non droit… prolifèrent.
Certains Français y trouvent leur intérêt....
On connaît trop en France, les zones où, ni les pompiers ni tout ce qui peut ressembler à un représentant de l’ordre public, se sont les bienvenus… Mais, il y en a d’autres, où les simples contribuables n’ont pas accès et qu’ils ne peuvent regarder que par le petit trou de la serrure ou quand par exemple, le Canard Enchaîné, entrouvre la porte… l’espace d’un article.
« La France des privilèges » et des passes droits, en veux-tu en voilà ! Elle fait le bonheur des journalistes d’investigation. Marie Druker, qui sait de quoi elle parle…, en a fait le titre d’un documentaire passé sur France3. Les lecteurs du Canard Enchaîné se délectent hebdomadairement des derniers scandales. Les chroniqueurs, sur Canal+, M6 ou France Info, en font leurs choux gras… et accessoirement leur gagne-pain. Estrosi et Amara en ont pris récemment pour leur grade, s’accordant semble-t-il, quelques libertés quant à l’occupation de leur logement ministériel par des… familiers. Ce n’est pourtant que la partie émergée de l’iceberg et celui-là ne parait pas touché par le changement climatique… D’ailleurs, dès qu’on a creusé sur le sujet, on s’est vite aperçu qu’une dizaine au moins de ministres de la République était concernée.
Qui se rappelle des vrais-faux électeurs de Jean Tiberi, du rapport sur la coopération décentralisée de Xavière ou de l’appartement HLM de 134 m2 attribué à leur fils Dominique ? C’est déjà du passé même si Tiberi est toujours aux affaires.
Qui se rappelle encore qu’Alain Juppé qui, à peine nommé Premier ministre, fut épinglé par le Canard, encore lui, à propos de logements à bas prix dont bénéficaient certains membre de sa famille ? Ou du secrétaire d’État, Hervé Gaymard, logé aux frais du contribuable dans un duplex de… 600 m2, loué 14 400 € par mois ? À côté, les appartements de Christian Estrosi et de Fadela Amara, semblent des placards… Il est vrai, qu’eux, s’en sortent sur le coup plutôt bien alors que l’affaire Alain Juppé fut classée sans suite à la condition qu’il abandonne les appartement concernés tandis qu’Hervé Gaymard, lui, se vit contraint de démissionner… et de rembourser 60 000 € de loyers. Comme Tiberi, ces gens sont toujours aux avant-postes, avec l'assentiment populaire… et présidentiel.
Question respect de la « loi littoral », on fait du surplace, même si courageusement, quelques préfets s’aventurent, ici et là, à rectifier le tir en mettant bas quelques constructions illicites. Il reste tant à faire et les habitudes prises sont difficiles à changer. Les bénéficiaires de ce qui était, au mieux un vide juridique, au pire, une complaisance coupable des autorités, ne comprennent pas bien sûr, que, presque du jour au lendemain, on veuille légiférer ou plus généralement et simplement, appliquer les lois existantes… Les plages privées devenues de véritables établissements de restauration, restent donc pour l’immense majorité en dur. Elles sont soumises sur les rivages azuréens, aux aléas climatiques, avec à la clef des dégâts on ne peut plus prévisibles qui forcent les plagistes à reconstruire une à deux fois par an, ce que les intempéries ont défait, à leurs frais, aux frais des assurances et des contribuables qui participent par leurs impôts aux aides institutionnelles.
À Cannes, ni les vieux Cannois qui avaient leurs habitudes, ni les touristes, ne peuvent plus accéder au bout du quai Laubeuf et à son phare, accaparés par une hélistation contestée et contestable à cet endroit. Quant aux plages, ils ne les regardent souvent que du haut de La Croisette, à la merci des odeurs pittoresques de frites et de soupes de poissons, tandis que le sable se morfond sous les planchers en béton…
L’actualité vient cette fois du Var, où un habitué du sentier littoral qui borde le Cap Nègre, nous confirme ce que la presse quotidienne veut bien nous en dire. Que depuis quelques mois, cette portion du sentier située sur le domaine public, n’est plus accessible au simple promeneur, qu’il soit du coin ou d’ailleurs… Il est vrai que la zone est rendue sensible par la présence des Bruni-Tedeschi qui y possèdent un domaine. Domaine que la femme du président et le président lui-même visitent à l’occasion. Peut désireux, semble-t-il, de donner la vraie raison à cette interdiction que certains souhaitent passagère (un deuxième mandat du président ne ferait pas leur affaire), il leur a été dit que la zone était devenue dangereuse. Un récent arrêté municipal du Lavandou mentionne un risque de chutes de pierres. Les quelques téméraires s’aventurant aux abords, découvrent alors des caméras et des policiers armés qui ne font aucune concession. Quant à la préfecture, motus et bouche cousue : « Passez, il n’y a rien à voir ! » On n’en sera pas plus.
- à suivre : Les rapports qui rapportent ou comment remercier un présumé-ami politique ; comment éviter ainsi qu’il devienne trop encombrant… et ne se présente contre vous !