Casinos : plaidoyer pour une industrie du jeu…
Dans la tourmente, les professionnels interpellent députés et sénateurs.
Le jeu est une activité qui, parait-il, remonte à la nuit des temps. Qui n’a pas parié sur le futur, qui ne s’en est pas remis à la chance ? Ce goût du risque est peut-être inscrit dans nos gênes. L’État l’a depuis longtemps compris qui organise chez nous ses propres jeux de hasard et qui contrôle à la virgule près, ceux attribués à des industriels, les casinotiers, enjoints de montrer pattes blanches. Ceux-là ont connu des années grasses qui se sont prolongées jusqu’à la fin du siècle dernier. Cette prospérité, il faut bien le reconnaître, a aussi profité à l’Etat et aux communes qui ponctionnent allégrement dans leurs caisses, des taxes importantes.
Force est de constater pour ces professionnels des jeux que le temps de vaches maigres est arrivé avec des conséquences graves pour l’emploi et les finances des communes, habituées à la manne que représentaient pour eux les taxes facilement collectées. De là leur détermination à se battre, à s’organiser, à commencer par interpeller les pouvoirs publics, à commencer par les sénateurs et les députés.
Chose assez rare pour être notée, les trois syndicats qui défendent les intérêts de l’ensemble de la profession, se sont mis d’accord et ont signé une lettre commune adressée aux représentants de la République, en l’occurrence, au président du Sénat, Gérard Larcher, et à un certains nombre de députés. Patrick Partouche, le président du Syndicat des casinos modernes de France, Michel Roger, président des Casinos de France et Luc Le Borgne, président de l’Association des casinos indépendants de France, enjoignent leurs interlocuteurs de prendre connaissance d’une étude menée par leurs soins et de prendre en compte leurs arguments pour aider une profession en difficulté.
Cette étude socio-économique sur la filière française des Casinos, développe l’idée de l’utilité de cette activité devenue traditionnelle. Les 196 établissements de jeu concernés procurent du travail à environ 50 000 personnes dont 18 200 emplois directs, les autres comptabilisent les employés travaillant dans les 70 hôtels, les 410 restaurants, les 135 salles de spectacles, les 19 centres de thalasso… Tous ces emplois induits par ces diverses activités sont la conséquence des recettes des jeux. Elles sont en soi une justification à leur existence. Les communes qui comptent sur leur territoire un de ces établissements sont les premières bénéficiaires mais l’Etat aussi y trouve son compte. Il prélève sur le produit brut des jeux (qui est loin d’être le montant des bénéfices) 916 millions € auxquels il faut ajouter 249 millions € de CSG et de CRDS. En additionnant ces chiffres aux contributions des communes, on obtient le chiffre assez impressionnant de 1 milliard 947 millions €. De quoi faire réfléchir les élus et les inciter à écouter ce que les casinotiers ont à dire. Pourquoi pas un Grenelle des jeux privés et ceux institutionnalisés à travers la Française des Jeux qui jusqu’à présent… joue gagnant et sans risque ?