Europe : Transports d’animaux vivants,

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une réglementation est censée les protéger. Y a-t-il vraiment une volonté de l’appliquer ?

À l’occasion de contrôles réalisés par la gendarmerie à la frontière espagnole, l’association « Protection mondiale des animaux de ferme », la PMAF, dénonce les difficultés à faire appliquer la réglementation protégeant les animaux en cours de transport. Elle réclame des sanctions plus dissuasives pour les infractions aux lois de protection animale. Y a-t-il en effet une volonté d’appliquer la loi et de sanctionner les contrevenants ? Il faudrait pour bien faire en avoir les moyens et les moyens, ça coûte cher. Quant aux êtres vivants concernés, ils sont peu nombreux jusqu’ici à avoir protesté ou déposé une réclamation à la Ligue des droits… des animaux.

Ceux qui ont eu le cœur bien accroché pour ne pas zapper les émissions de télévision et les reportages sur ce sujet, connaissent la réalité de la situation. C’est triste et encore une fois, comme pour les corridas, la chasse et la pêche intensive…, l’homme ne sort pas grandi de ce rapport de maître à esclave, de ce droit de vie et de mort qu’il s’octroie au nom de la loi du plus fort. On ne lui reproche pas d’être un prédateur, le dernier sur la chaîne alimentaire. On lui reproche de traiter les animaux qui finiront le plus souvent dans son assiette, de la plus horrible façon, faisant l’impasse sur sa capacité à faire souffrir. Un mauvais calcul car cette « viande » stressée n’aura plus les mêmes vertus alimentaires et gastronomiques. Pour ces maquignons insensibles, ce n’est que de la chair à pâté, des sous qui se baladent sur l’autoroute, en attendant de sonner dans les tiroirs caisses. On aime son chien, son chat, son cheval, mais on se fout pas mal des conditions de vie et de mort de ces animaux qui finiront cadavres, cuits, rôtis, grillés ou même crus, dans nos assiettes…

En été, la situation ne fait qu’empirer, les animaux souffrent encore plus : manque d’aération, chaleur, déshydratation… l’urine et des fèces produisant des vapeurs d'ammoniac qui s’accumulent dans les camions de transports. À l’arrivée, les animaux sont souvent dans un triste état. Mauvais calcul encore car des animaux ne supportent pas ces conditions et sont directement dirigés vers l’équarisseur, sans passer par la case abattoir et encore moins la case restaurateur… Reste que les cadavres des animaux impropres à la consommation humaine peuvent se voir transformer en engrais ou utilisés (sous certaines conditions) comme base alimentaire pour nos 30 millions d’amis… N’oublions pas aussi que c’est en donnant du bœuf en poudre au bœuf en batterie que nos vaches sont devenues folles.

Du 29 au 31 juillet dernier, une série de contrôles routiers a porté sur des transports de longue durée d’animaux vivants sur l’autoroute A9. Plusieurs infractions ont été constatées par les forces de gendarmerie et les enquêteurs de la Protection mondiale des animaux de ferme auprès de transporteurs acheminant de jeunes bovins roumains vers l’Espagne et des moutons à destination du Liban. Parmi les différents manquements à la législation communautaire : non respect des intervalles de transport, de repos, d’alimentation et d’abreuvement des animaux, véhicules en non-conformité, animaux en trop fortes densités… Les contrevenants doivent acquitter une amende dont le montant, faible, n’est pas très dissuasif …

Sous la présidence suédoise, la Commission européenne s'apprête à réviser la réglementation fixant les règles du transport animal. Elle s'appliquera dans les 27 pays de l'Union et déterminera le sort des 360 millions de mammifères et de plusieurs milliards d'oiseaux transportés chaque année. Souhaitons qu’elle se durcisse pour que ces animaux que nous mangeons soient traités avec un peu plus… d’humanité !