Alpes-Maritimes : Éric Ciotti met le pied dans les plats…
Le président du Conseil Général fait parler de lui et prend des risques.
Pour une fois, c’est un politique qui interpelle des professionnels et leur demande de respecter leurs promesses. Les restaurateurs n’avaient eu de cesse de réclamer une baisse de la TVA fixée à 19,6 %. Ils s’étaient engagés, s’ils obtenaient cette baisse, à prendre des mesures telles une diminution de prix de certains plats ou menus, des augmentations de salaires pour leurs employés et de l’embauche…
En réclamant la suspension de cette baisse ramenée à 5,5 %, après un mémorable parcours du combattant de la part des derniers gouvernements, le président du Conseil général des Alpes Maritimes, Éric Ciotti, a vraiment mis le pied dans les… plats. Pas forcément la bonne recette pour se faire aimer de cette catégorie socioprofessionnelle. Mais, on l’aura compris, cette initiative courageuse est essentiellement destinée, à faire réagir les restaurateurs et les parlementaires sur le sujet. Une initiative pas franchement du goût du secrétaire d’état au tourisme, Hervé Novelli et encore moins du secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand. Pour eux, la question d’un moratoire n’est pas au menu…
Si Eric Ciotti a agi de si spectaculaire façon, c’est qu’il a pu constater, comme tout un chacun, que les prix n’avaient guère baissé et que la majorité des restaurateurs n’avaient pas répercuté de manière probante la diminution de la TVA sur leurs cartes ou alors si peu. Sur la Côte d’Azur, par exemple, raccourcissement de la saison estivale oblige, la salade niçoise est trop souvent resté affichée à 13 €, quant à l’aïoli ou la bouillabaisse, n’y pensons même pas ! Les exceptions, il y en a de belles,elles ne cachent pas la réalité de la situation et Eric Ciotti a certainement eu raison de secouer le cocotier, quitte à passer pour un provocateur.
Bonne méthode aussi pour attirer l’attention des élites nationales vis-à-vis desquelles il était jusque-là un quasi inconnu. Saisissant les unes après les autres les opportunités offertes par son ami d’enfance, Christian Estrosi, maintenant ministre, il est devenu tout d’abord son chef de cabinet au Conseil général, avant d’être élu député de la 1eré circonscription niçoise. Profitant ensuite d’une… providentielle démission de Gaston Franco, et téléguidé par son mentor, il devait prendre la présidence du Conseil général des Alpes-Maritimes, département particulièrement riche en membres de l’UMP et en élus acquis à la majorité présidentielle.
L’avenir proche nous dira si les promesses des professionnels valent autant que celles des politiques qui n’engagent, dixit un vieux cynique, Charles Pasqua, que ceux qui les reçoivent !