Festival de Cannes : Arnold Schwarzenegger aux abonnés absents.

Crédits:
textes par

Le gouverneur de Californie a trop à faire… pour monter les marches du Palais.

On ne s’attend pas cette année à ce qu’Arnold Schwarzenegger monte les marches du Palais des Festivals. Il a bien d’autres chats à fouetter avec les feux qui n’attendent même pas l’été pour s’attaquer aux quartiers chics de Malibu ou dévaster les villas de Santa Barbara…

Le gouverneur républicain de Californie dont la dame de cœur est démocrate, s’est mis au Vert. Il a vendu sa Hummer et est devenu un écologiste convaincu même si, aux dernières présidentielles, il n’a pas appelé à voter pour le représentant américain de ce parti, l’avocat Ralph Nader. Il a apparemment compris que les problèmes de cet Etat dont il a la charge sont liés en grande partie avec des problèmes environnementaux. Trop de voitures, trop grosses voitures consommatrices de trop de pétrole, trop de climatisation, trop de gros… qui consomment trop de tout. Les résultats sont là, les changements climatiques sont de plus en plus évidents, la pollution gagne du terrain : il y a le feu au lac !

Suite à de nouveaux incendies, Arnold a même dû proclamer l’état d’urgence en Californie, en début de semaine et s'est rendu sur place jeudi pour constater les dégâts. Ce n’est pas la première fois, déjà en 2007, 640 000 habitants avaient dû être évacués et 2 000 habitations détruites.

Le « Governator » veut faire plus et s’attaquer au mal. Il vient de présenter l’équivalent écolo des Peace Corps. Lancé en 1961 par le président John F. Kennedy, il rassemblait des coopérants volontaires et bénévoles autour de l’idée d’agir pour la paix. Son « California Green Corps » est un programme destiné à lutter à la fois contre le réchauffement climatique et contre la crise économique.

Son initiative consiste à proposer à des jeunes en difficulté, âgés de 16 à 24 ans, une formation pour des métiers liés à la nouvelle croissance « verte ». Ils percevront une indemnité en contrepartie de laquelle ils effectueront des travaux d’intérêt général. Mille contrats seront lancés prochainement avec une durée de 20 mois d’apprentissage. Le plan de relance de l’administration de Barak Obama devrait permettre de financer ce programme à hauteur de 10 millions $. S’y ajouteront 10 millions provenant de partenariats entre l’Etat et des entreprises privées.

Alors que le taux de chômage en Californie est passé de 6,1 % en janvier 2008 à 10,1 % un an plus tard, ce programme semble une bonne réponse à la crise économique et sociale. Arnold a d’ailleurs placé la barre assez haute en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il envisage une baisse de 30 % d’ici à 2020 tandis que la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables passerait de 12 % aujourd’hui, à 33 % en 2020.

Mais toutes ces préoccupations ne l’empêchent pas de se positionner sur d’autres sujets sensibles comme la légalisation du Cannabis. Et, pour couronner le tout, il va bientôt réapparaître à l’écran pour un énième Terminator. On devrait donc le voir à nouveau dès cet été dans « Terminator salvation ». Une présence toute virtuelle due aux miracles des effets spéciaux. Il n’est donc pas impossible au fond qu’il vienne présenter cette version à Cannes. Arnold n’a pas encore fini de lancer à la ronde : « I’ll be back ! ».