Monaco : Retour en grâce de Faust.

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Les ballets de Monte-Carlo reviennent à bon port !

Après son prix à Moscou, le chorégraphe Jean-Christophe Maillot revient en charme sur le rocher monégasque représenter le ballet qui lui a valu la reconnaissance de son métier : « Faust ». De Marlowe à Gœthe, tous ont repris le mythe du jeune Faust qui vend son âme au diable pour une jeunesse éternelle alors que le mal se joue de lui.

Le chorégraphe des ballets de Monte-Carlo n’est pas le premier à s’épancher sur le mythe … puisque Maurice Béjart s’est prêté à l’adaptation de « la damnation de Faust » de Berlioz. Le chorégraphe suisse n’est pas étranger à cette adaptation monégasque de la symphonie de Franz Liszt, Jean-Christophe Maillot lui dédie en effet son spectacle.

Si à première vue, les photographies du spectacle peuvent faire craindre un symbolisme primaire des couleurs, il faut attendre le lever de rideau pour être conquis. Car rentrer dans l’univers de Faust, c’est rentrer dans un monde à part où le temps s’est arrêté, le temps du spectacle.

Assisté par le scénographe Rolf Sachs, avec qui il a déjà travaillé sur « Altro Canto », le chorégraphe de la principauté nous offre une vision d’un nouvel Eden fantasmé, surréaliste, souvent baroque mais souillé par les désirs diaboliques du héros éponyme. Faust n’est pas le jeune homme naïf et influençable mais un véritable homme perdu, soumis à la destinée maléfique à laquelle il s’est voué ; la mort voudra qu’il salisse l’honneur d’une pauvre jeune fille innocente, Marguerite.

Souvent manipulé par des fils invisibles de marionnettistes, Faust, Marguerite et leurs âmes se démènent dans des danses en pointes robotisées. Dès lors, les héros mythiques essaient tant bien que mal à imposer des sauts beaucoup plus libérés. Mais la mort à la démarche élancée coupera bien trop tôt, telle une Parque, l’existence éphémère des deux protagonistes. Véritable tragédie intemporelle, le « Faust » des ballets de Monte-Carlo propose une vision résolument moderne de l’œuvre romantique, vieille de 200 ans !

Dernière chance pour profiter de ce spectacle, le 2 mai à 20 h 30 et le 3 mai à 16 h., au Grimaldi Forum de Monaco - Réservation : 00.377.99.99.3000. Tarifs de 8 à 29 €. Après, il faudra se rendre à Wiesbaden en Allemagne où à Valence, en Espagne…